TRÉSOR CACHÉ- Découvert au fond d'un carton dans un garde-meuble à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le chef-d'œuvre sera exposé en avant-première vendredi à l'Hôtel de Ventes de la ville.
Le plâtre qui date du milieu des années 1880 est la première version connue de la sculpture "Je suis belle", inspirée d'un poème de Charles Baudelaire. Le cabinet de commissaires priseurs qui a expertisé la sculpture a validé son authenticité : "Cette grande pièce de 72 cm dégage instantanément une impression de puissance : un homme nu porte, tous muscles dehors, l'échine cambrée, à la limite de la rupture, une jeune femme dans une étonnante position accroupie (...) La signature 'A Rodin' est incisée dans la terrasse."
Dans un garde-meuble
Les commissaires priseurs avaient déjà découvert en 2013 ce plâtre, qui fut identifié mais non expertisé, lors d'un inventaire dans une maison de retraite médicalisée du Pays Basque. En avril 2016, nouveau rebondissement, l'œuvre est retrouvée au fond d'un carton, dans un garde-meuble à Biarritz, après le décès de sa propriétaire, qui le tenait de sa grand-tante.
Une expertise est alors demandée : "Ce qui a pris beaucoup de temps, ce sont toutes les étapes de l'expertise. Au Musée Rodin, on s'est rendu compte que cette pièce était très importante (...) qu'elle était antérieure à tout", a expliqué à l'AFP Patrice Carrère l'un des membres du cabinet d'expertise.
La sculpture ne pourra pas sortir du territoire français
"Je suis belle" a été classée Trésor national le 26 janvier dernier par le ministère de la Culture et est à ce titre, interdite de sortie du territoire français pour une durée de 30 mois. La sculpture sera exposée en avant-première ce vendredi à l'Hôtel des Ventes de Pau lors d'une conférence d'experts des oeuvres de Rodin.
Le cabinet d'expertise Gestas & Carrère n'en est pas à sa première découverte de trésor caché. En décembre 2016, il avait vendu un dessin du XVIe siècle de l'artiste italien Andrea del Sarto pour près de 4 millions d'euros.