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La majorité des Français pensent qu'ils vivent moins bien qu'il y a cinq ans

Paradoxe : ils sont plus nombreux qu'en 2012 à se dire confiants sur les atouts de notre pays pour rebondir.

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Par Dominique Seux

Publié le 28 mars 2017 à 01:01

Si François Hollande voulait être rassuré sur la pertinence de son choix de ne pas se représenter à l'élection présidentielle, il la trouverait dans les résultats du sondage qu'Elabe a réalisé pour « Les Echos » et l'Institut Montaigne pour cet audit. L'enseignement majeur étant que les Français jugent sévèrement le bilan du quinquennat qui s'achève, la décision élyséenne s'avère on ne peut plus raisonnable. Plus de deux sur trois considèrent que la situation économique s'est « plutôt dégradée » depuis 2012, contre 9 % pour qui elle s'est « améliorée »; 24 % pensent qu'elle est restée inchangée.

Un pays « sous tension »

L'échec apparaît d'autant plus patent que le quinquennat n'a pas connu de choc économique majeur mais au contraire plusieurs vents favorables - baisse du prix du pétrole et des taux d'intérêt, dépréciation de l'euro... Compétitivité, inégalités, emploi, délinquance, impôts, pouvoir d'achat, déficits, etc. : le jugement négatif dépasse la barre des 50 %, parfois très largement. Le bilan est perçu comme extrêmement positif sur un seul point (l'accès au numérique), et plutôt positif sur un seul autre (l'environnement). Deux sujets qui ne constituent pas le coeur de l'action politique nationale...

Cette perception globale est renforcée, et c'est nouveau, par le regard porté par les sondés sur l'évolution de leur propre situation. Le hiatus entre un pessimisme global et un optimisme personnel est une donnée souvent constatée. Ce n'est pas le cas ici : 58 % des Français estiment que leur situation économique et financière s'est détériorée, contre 12 % pour qui une amélioration est relevée. « La distinction subtile du sociologue Jean Viard entre malheur public et bonheur privé s'estompe avec des Français, davantage pessimistes pour eux-mêmes. Presque dix ans de crise depuis 2008, persistance d'un chômage de masse, nombreuses fractures - vis-à-vis de l'Europe comme des élites -, questions sécuritaires : le pays est sous tension », analyse Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne.

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Voilà pour le passé. Mais deux autres conclusions de cette enquête ouvrent un (petit) coin de ciel bleu. La première est que ce sont les jeunes qui se montrent les plus optimistes, à la fois sur les cinq années passées et les cinq à venir. Pas loin d'un sur deux (46 %) considère que sa situation va s'améliorer, contre seulement 21 % pour la moyenne nationale. C'est plutôt rassurant.

« Des raisons d'espérer »

La seconde bonne nouvelle est que les Français sont pleins d'espoir et estiment, à 68 %, que la France a des atouts pour rebondir. Il n'y a pas de fatalité. « C'est le point essentiel, malgré un constat assez terrible sur la situation, il reste des raisons d'espérer, c'est ce que disent les Français », commente Yves-Marie Cann, directeur des études politiques d'Elabe. L'attractivité touristique, des entreprises numériques innovantes, le patrimoine historique, le dynamisme culturel, des entreprises leaders, le savoir-faire dans le domaine de la mode et du luxe recueillent, tous, plus de 30 % de citations, devant des avantages souvent mis en avant comme la qualité des infrastructures. Bref, les Français ne comptent pas seulement sur ce qui dépend directement de l'Etat et du politique, mais aussi de la société civile et d'une certaine forme de liberté.

Dominique Seux

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