Accueil

Politique Mélenchon
Présidentielle : Mélenchon refusera "en toute hypothèse" le débat de France 2 prévu trois jours avant le premier tour
Jean-Luc Mélenchon critique le fait d'organiser un débat télévisé trois jours avant le premier tour de l'élection présidentielle.
David Vincent/AP/SIPA

Présidentielle : Mélenchon refusera "en toute hypothèse" le débat de France 2 prévu trois jours avant le premier tour

"Chair à buzz"

Par

Publié le

Dans un billet publié sur son site, Jean-Luc Mélenchon affiche son "scepticisme" quant aux débats télévisés prévus entre les onze candidats à l'élection présidentielle. Et il s'attaque avec virulence à France 2, accusée de vouloir le réduire en "chair à buzz"...

Un débat entre candidats à l’élection présidentielle... sans l’un d’entre eux ? Dans un billet publié sur son site ce mardi 28 mars, Jean-Luc Mélenchon annonce qu’il ne devrait pas participer à la confrontation entre tous les prétendants à l’Elysée prévue par France 2 le 20 avril, soit trois jours avant le premier tour. « En toute hypothèse, pour ma part je ne crois pas possible de participer à une émission de cette nature au-delà du lundi 17 avril, compte tenu de mon programme d’activité et de la construction de ma campagne », écrit le candidat de La France insoumise.

De l’avis général, Jean-Luc Mélenchon a pourtant signé une bonne prestation lors du débat organisé par TF1 entre les cinq favoris des sondages, le 20 mars, entre piques virulentes et blagues bien senties. Il reconnaît d’ailleurs « un énorme succès » d’audience et admet que « tout s’est bien passé », malgré des contraintes « incroyables ». Mais l’eurodéputé n’en fait pas moins part de son « scepticisme à propos des deux prochains débats annoncés » avec, cette fois, les onze candidats officiels.

Les chaînes info BFMTV et CNews organisent en effet un débat le 4 avril, tandis que France 2 a programmé le sien pour le 20 avril. C’est cette dernière émission qui s’attire les foudres de Jean-Luc Mélenchon. « France 2 n’a fait connaître pour l’instant que la date. Elle ne me convient pas et je n’en suis pas d’accord », tempête-t-il. « Il faut savoir que les dates sont fixées par les chaînes, qui ne consultent personne à ce sujet et se soucient comme d’une guigne de notre propre emploi du temps et de notre planification de campagne ».

L’Emission politique, un "véritable traquenard"

Décidément très remonté contre le service public, Mélenchon trouve visiblement trop risqué d’affronter ses concurrents si près de l’échéance : « Dans le cas de France 2, le pire est atteint. La chaîne ne s’est pas demandée si nous sommes d’accord pour mettre en jeu toute notre campagne 48 heures avant le vote, ni ce que nous avions prévu de faire à cette date, ni s’il est décent et conforme qu’une campagne électorale s’achève par un événement auquel il est impossible de répliquer le cas échéant. »

Le candidat s’attaque ensuite aux « pratiques de la chaîne telles qu’on peut les observer dans le déroulement de l’odieuse "Émission politique", véritable traquenard qui fonctionne seulement comme un spectacle, dont la volonté de mise à mort est tellement évidente qu’elle est insupportable même quand un de nos adversaires y est soumis ! » Jean-Luc Mélenchon ne veut pas « accepter d’être réduit de cette façon grossière en "chair à buzz". Et encore moins de permettre à une équipe trop bien connue pour sa fascination pour le seul spectacle de dominer la conclusion d’une campagne de cette importance. »

"Des attaques inacceptables" pour France Télévisions

Mise à jour de l'article

France Télévisions a répondu mardi à Jean-Luc Mélenchon en indiquant que le débat du 20 avril était maintenu. « Comme tous les candidats déclarés, M. Mélenchon a reçu une lettre recommandée avec accusé de réception doublée d'un message mail le 31 janvier l'invitant au débat du 20 avril. Il n'y a eu alors aucune contestation de sa part ni du débat ni de la date proposée », explique le groupe public dans un communiqué. France Télévisions rétorque aussi aux attaques virulentes de Jean-Luc Mélenchon. « Depuis plusieurs jours, il se livre à des attaques inacceptables sur le professionnalisme des journalistes du service public et s'en prend avec une rare violence à "L'Émission politique" qui l'a invité à deux reprises cette saison sans aucun incident », écrit le groupe. « France Télévisions ne peut accepter qu'un candidat veuille créer le buzz en stigmatisant ses équipes et ses rendez-vous, et maintient donc un débat attendu par nos concitoyens, dont le principe a été accepté par tous les candidats. »

Votre abonnement nous engage

En vous abonnant, vous soutenez le projet de la rédaction de Marianne : un journalisme libre, ni partisan, ni pactisant, toujours engagé ; un journalisme à la fois critique et force de proposition.

Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne