Macron maintient Valls à bonne distance
Le candidat d’En Marche n’a pas donné ce mardi de calendrier pour dévoiler ses candidats aux législatives.
Il est parfois utile pour un candidat à la présidentielle de lever certains doutes et de mettre les choses au clair. Emmanuel Macron s’est employé à le faire mardi, lors d’une conférence de presse convoquée dans l’urgence à Paris. But (non avoué) de l’opération : maintenir Manuel Valls à distance. L’ancien Premier ministre, qui réunissait le soir-même ses soutiens à l’Assemblée, a rompu avec Benoît Hamon et se rapproche peu à peu d’Emmanuel Macron. La faiblesse de Hamon implique de « prendre ses responsabilités », a indiqué Manuel Valls au cours de cette réunion, sans appeler explicitement à voter pour Emmanuel Macron. L'ex-Premier ministre tente de fédérer l’aile droite du PS, qui pourrait rejoindre une coalition soutenant Emmanuel Macron. Un scénario à éviter à tout prix pour le candidat d’En Marche.
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Candidat du renouvellement et de la « vraie alternance », comme il l’a rappelé ce mardi, Emmanuel Macron ne veut pas donner l’impression de succomber à la tentation des négociations d’appareils pour mettre en place sa future majorité. Cela viendrait irrém édiablement brouiller son message au moment où le vote des électeurs, à moins de quatre semaines du premier tour de la présidentielle , est en train de se cristalliser.
« Agenda caché »
Emmanuel Macron se « méfie de l’agenda caché des politiciens ». « Nous avons fait le constat initial que notre organisation politique et ses rites étaient le principal obstacle à la transformation de noter pays, alors qu’il aurait dû en être le moteur, précisément parce que les intérêts d’appareil ont pris depuis longtemps le dessus sur l’intérêt général, et que chacun veut d’abord sauver son camp, son parti plutôt que réformer notre pays », a lancé celui qui veut « tourner la page des cinq dernières années et des pratiques des vingt dernières années ». Emmanuel Macron accepte les soutiens individuels, d’où qu’ils viennent. Mais il a aussi rappelé qu’un soutien vaut « une voix, pas une investiture ».
Certain que les Français joueront la continuité après la présidentielle, s’il est élu, en votant pour les candidats investis par En Marche, il veut une majorité avec sa seule étiquette, sans double appartenance . Présidée par Jean-Paul Delevoye, la commission d’investiture d’En Marche tourne à plein régime, et examine 14.000 candidatures. Mais avec un paysage post-présidentiel éclaté entre quatre forces principales — le PS, LR, En Marche et le FN — Emmanuel Macron est loin d’être certain d’obtenir cette majorité qui lui permettra de mener à bien ses projets de réformes.
D’où l’intérêt de rappeler les règles et la philosophie de sa démarche quand c’est opportun, comme il l’a fait avant la réunion des vallsistes, et de rester « maître des horloges ». Ne pas dévoiler tout de suite les premières investitures lui permet de ne pas démotiver ses troupes et de rester concentrer sur la présidentielle, mais aussi de garder une certaine souplesse en fonction de la configuration issue de la présidentielle.
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