Leur carte propose deux scénarios, établis par le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Le premier, nommé "RCP 4.5", se base sur une baisse de nos émissions de CO2 et donc une hausse limitée de la température moyenne. Le second, "RCP 8.5", sur l'hypothèse que nos émissions vont continuer sur le même rythme ces prochaines années.
"Et aujourd'hui, clairement, on est sur la trajectoire du second scénario, le plus pessimiste", indiquent Yves Bidet et Olivier Roulle, de la division "Etudes et climatologie" à Météo-France sud-est.
En imaginant que nos émissions de gaz à effet de serre ne baissent pas rapidement, la température moyenne pourrait grimper d'au moins quatre degrés d'ici la fin du siècle. Avec une amplification du phénomène à compter des années 2040.
En somme, il ferait à Nice en 2100 le temps qu'il fait aujourd'hui dans le sud de l'Espagne ou au Maghreb. Édifiant.
Quelles conséquences sur le niveau de la mer?
Une hausse qui pourrait avoir des répercussions sur la montée des eaux. C'est ce que démontrent les scientifiques du "Climate Central", une organisation à but non lucratif dont les travaux sont régulièrement cités par le New York Times, National Geographic ou encore la très sérieuse revue "Science".
Sur la Côte d'Azur, les effets d'un tel bouleversement serait visible à l'oeil nu: la quasi-totalité des ports seraient ainsi submergés, de même que les pistes de l'aéroport de Nice, l'hippodrome de Cagnes, Marina Baie des Anges ou la Siesta.
Et ce n'est pas tout: une grande partie de la commune de Mandelieu (jusqu'à 4 km de la plage) se retrouverait sous les eaux.
Dans le Var, la commune de Fréjus, le golfe de Saint-Tropez ou encore la presqu'île de Giens seraient également très impactés.
Plus à l'ouest, la Camargue serait même rayée de la carte.
Un scénario catastrophiste mais approximatif et incertain. C'est ce que soulignent Yves Bidet et Olivier Roulle: "Selon le GIEC, on est plutôt sur une hausse moyenne du niveau de la mer d'environ un mètre d'ici la fin du siècle".
Quelle que soit la prévision, il reste difficile, d'après les deux climatologues, d'en évaluer l'impact sur la Méditerranée: "Il devrait y avoir de grosses différences selon les bassins. Pour une mer fermée comme la nôtre, cela dépendra également des échanges avec l'océan au niveau de Gibraltar, mais aussi des circuits des courants marins".
De plus, la Méditerranée présente une spécificité: "Elle est plus chaude, mais aussi plus salée donc plus dense que l'Atlantique. Par conséquent, une hausse de la température induirait une évaporation plus importante. Sans parler de l'apport des fleuves qui s'y jettent, et qu'on ne peut mesurer avec précision aujourd'hui. Bref, dans tous ces domaines, de très grosses incertitudes demeurent".
Les experts de Météo-France concèdent néanmoins qu'une hausse moyenne d'un mètre aura des répercussions certaines sur notre littoral, nos infrastructures portuaires ou encore plusieurs zones côtières telles que Fréjus ou Hyères, mais surtout la Camargue.
Si le niveau de la Méditerranée montait d'un mètre, la plupart des ports azuréens mais aussi les aéroports de Nice et Cannes, les îles de Lérins, la presqu'île hyéroise risqueraient de se retrouver, au moins en partie, submergés.
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