Partager
Politique
Le fait du jour

Marine Le Pen rate son grand oral devant les patrons du Medef

Pour son premier grand oral au Medef, la candidate du Front national a eu le plus grand mal à répondre aux questions concrètes des chefs d’entreprise.

3 réactions
Marine Le Pen, candidate à l'élection présidentielle en 2017, le 6 janvier 2017.

La « pensée magique » de Marine Le Pen ne convainc pas les patrons

Afp/Charles Triballeau

L’économie n’est pas son fort. Les patrons rassemblés à l’Elysées Biarritz le 28 mars à l’invitation du Medef ont pu s’en rendre compte. Alors qu’Emmanuel Macron et François Fillon – qui planchaient avant et après – se sont exprimés près d’une heure sans note, elle s’est constamment reportée aux fiches préparées par son staff. Sans éviter quelque bourde. «Vous savez bien qu’il y a trois moyens d’obtenir de la compétitivité: soit on baisse les salaires, soit on effondre notre système de protection sociale, soit on agit sur la monnaie», a-t-elle ainsi attaqué d’emblée. En oubliant juste de mentionner la compétitivité par l’innovation et la montée en gamme des produits…

Botter en touche

Face aux questions des chefs d’entreprise, la candidate Front national a le plus souvent séché ou botté en touche. «Comment allez-vous faire concrètement?», l’a relancé trois fois la patronne d’un centre d’appels, désarçonnée par sa proposition d’imposer aux banques des prêts à taux préférentiels aux petites entreprises. «La plupart du temps, nous avons besoin de crédits au démarrage d’une activité ou en cas de grosses difficultés financières, a souligné l’entrepreneuse. Comment imposerez-vous aux banques de prêter à faibles taux dans ces circonstances sans les nationaliser?» «Faites-moi confiance, les moyens existent», lui a simplement répondu la candidate.

Au dirigeant d’une entreprise high tech qui l’interroge, Marine Le Pen est incapable de donner le pourcentage exact de baisse des cotisations sociales qui ressortirait de sa proposition de fusionner l’ensemble des dispositifs d’allègements actuels et de les rediriger vers les PME. Tout comme elle ne répond pas sur le niveau des salaires qui seraient concernées par ces baisses…

Devant un chef d’entreprise très présent en Afrique qui mentionne l’atout de la puissance financière de l’aide au développement européenne pour rivaliser avec la Chine, elle réplique : «Ce sont les nations qui avancent. Pourquoi? Parce que les relations entre deux pays c’est comme les relations entre deux personnes, ça nécessite de la confiance. Et l’Union européenne ne génère aucune confiance.»

Sortie de l'euro et "protectionnisme intelligent"

Marine Le Pen a aussi répété sa volonté de sortir de l’euro. Condition sine qua non, d’après elle, pour que la France retrouve les moyens de protéger son modèle social, de pratiquer un «protectionnisme intelligent» et de faire en sorte que «les entreprises françaises se battent à arme égale dans la mondialisation». Au passage, la candidate se dit persuadée que si la France quitte la monnaie unique, l’Italie, l’Espagne et le Portugal suivront. Une pure spéculation qui a le mérite d’évacuer la perspective d’une forte dévaluation du futur franc par rapport à l’euro, qui renchérirait considérablement les importations et frapperait les Français au porte-monnaie.

Histoire de couper court à tout débat sur la sortie de l’euro, dont un patron a souligné l’impact sans doute néfaste sur la confiance des investisseurs dans l’économie française, la présidente du Front national renvoie d’ailleurs le sujet à un futur référendum organisé six mois après son élection. «Ce sont les Français qui vont décider», tranche-t-elle. Et si le «non» l’emporte, elle promet de quitter l’Elysée.

3 réactions 3 réactions

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications