Une affiche de publicité Yves Saint Laurent sur les Champs Elysées à Paris le 6 mars 2017

Début mars, Yves Saint Laurent a dû retirer deux de ses affiches, jugées dégradantes pour l'image de la femme. Photo: publicité Yves Saint Laurent sur les Champs Elysées à Paris le 6 mars 2017.

afp.com/ERIC FEFERBERG

Les publicités diffusées sur le réseau municipal d'affichage de Paris ne devront comporter aucune publicité sexiste ou discriminatoire, a décidé mardi le Conseil de Paris à l'occasion du vote attribuant au groupe JCDecaux, seul candidat, le marché du mobilier urbain d'information.

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"Le nouveau contrat prévoit que le concessionnaire s'engage à s'assurer qu'aucune publicité à caractère sexiste ou discriminatoire ne puisse être diffusée sur le réseau municipal d'affichage", indique la Ville, qui a voté cette décision sur proposition du groupe communiste.

Après Londres et Genève

"Aux côtés de villes comme Londres et Genève, qui ont déjà mis en place des dispositifs de contrôle comparables, Paris montre la voie en décidant d'actionner tous les leviers en sa possession pour empêcher la diffusion, la promotion et la valorisation d'images dégradantes pour certaines catégories de citoyens", a indiqué Anne Hidalgo dans un communiqué.

Le groupe communiste avait demandé que le concessionnaire s'engage à "éviter toute publicité qui utilise des stéréotypes sexistes, lesbophobes et/ou homophobes, ainsi que des représentations dégradantes, dévalorisantes, déshumanisantes et vexatoires des femmes et des hommes" de même que toute publicité "cautionnant toute forme de discrimination fondée sur l'origine ethnique, l'origine nationale, la religion, le sexe ou l'âge ou portant atteinte à la dignité humaine".

"En attendant une loi qui s'appliquerait sur l'ensemble du territoire national, Paris fait le choix de bannir définitivement ce genre de campagne", selon Hélène Bidard, adjointe PCF chargée de la lutte contre les discriminations.

La polémique Yves Saint Laurent

Cette décision intervient trois semaines après la campagne publicitaire d'Yves Saint Laurent qui avait fait polémique. L'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) avait ordonné à la maison de haute-couture parisienne de retirer deux de ses photos, jugées dégradantes pour l'image des femmes, dans les rues de la capitale.

Sur l'un de ces clichés de mode, issus de la collection automne 2017 d'Yves Saint Laurent, une mannequin pose, les jambes écartées, chaussée de patins à roulettes accrochés à des talons aiguilles. Sur la seconde, toujours chaussée de patin à roulettes, une femme apparaît très maigre, dans une position bien inconfortable, pliée en deux, la tête reposant sur un tabouret, les fesses en l'air.

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L'ARPP avait indiqué avoir reçu quelque 200 plaintes "pour de multiples motifs": "images dégradantes", "femmes-objets", "valorisation de l'anorexie" et "même incitation au viol, avec la notion des jambes écartées".

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