VIDEO. Trois mamies flingueuses taillent des costards aux candidats #moiélecteur

Notre van #moiélecteur continue de sillonner les routes de l'Hexagone. Cette semaine, c'est l'Occitanie ! 

    Elles ont 96 ans «et demi», 93 ans et 89 ans «et demi». Marie-Thérèse, Jacqueline et Marie-Rose ne se déplacent jamais sans leur canne ou leur déambulateur. Mais les trois mamies ont une pêche d'enfer et les idées parfaitement claires. Ces intransigeantes citoyennes suivent la présidentielle de très près depuis leur maison de retraite des Treize Vents à Belberaud (Haute-Garonne), village de 1500 âmes à 17 kilomètres de Toulouse. Sans concession, avec l'expérience de celles qui ont vu à l'œuvre Vincent Auriol, René Coty ou le Général de Gaulle et un irrésistible sens de la formule qui leur offre un charme fou.


    Le 23 avril, elles se rendront évidemment aux urnes, conduites par leur progéniture ou par l'actuelle directrice de la maison de retraite. Marie-Rose, coquette avec son foulard en soie, revêtira ses habits du dimanche. «Je me ferai belle, c'est la moindre des choses, je ne veux pas avoir l'air d'une souillon», s'esclaffe la cadette.

    Voter est un devoir


    Franchir l'isoloir est «un devoir» pour ces dames qui n'ont jamais raté un scrutin depuis sept décennies. «Même quand j'étais malade, je votais par correspondance. Je donnais procuration, non pas à mon mari qui n'a pas les mêmes opinions politiques mais à ma soeur qui, elle, a les mêmes idées que moi», se souvient Marie-Rose, ex-directrice d'une maison de retraite dans le Var. «Quand on nous donne quelque chose, on doit en profiter. Les abstentionnistes me dégoûtent, il faudrait leur mettre des amendes comme en Belgique ! Nous, les femmes, on s'est suffisamment battues pour avoir le droit de vote en 1944, que je considère que c'est un devoir de prendre 10 minutes pour aller aux urnes», ajoute Marie-Thérèse, électrice depuis 1945. «Ce sont ceux qui râlent le plus qui votent le moins», peste sa voisine Marie-Rose.

    VIDEO. #moiélecteur : les mamies flingueuses taillent un costard aux candidats

    Et le cru 2017 alors, qu'en pensent-elles ? «C'est la première fois en 90 ans que je vois une telle campagne, c'est un scandale, le débat est à hauteur de ruisseau, c'est du bas de gamme», s'indigne Marie-Thérèse à l'heure de l'apéro et du rituel du petit verre de Suze. «Ce sont tous des guignols, tous dans le même sac! Même celui que je pensais être le meilleur, François Fillon, il me déçoit, alors maintenant, je ne sais plus», regrette Marie-Rose. « Ah si Juppé avait gagné la primaire, on n'en serait pas là, il n'y aurait pas eu toutes ces histoires», grommelle Jacqueline, ancienne fonctionnaire en civil dans l'armée, déstabilisée par les révélations sur François Fillon mais prête, «à contrecoeur», à lui attribuer son suffrage. «En tout cas, il faut croire que la place est bonne, sinon les candidats ne se disputerait pas autant», plaisante l'élégante pensionnaire. Elle est nostalgique du «grand Charles» de Gaulle. «Lui, il allait jusqu'à payer sa cuisinière avec ses fonds personnels», rappelle-t-elle dans un clin d'oeil au Penelopegate.

    «Il a une sale tête»


    Titulaire d'un doctorat de droit public, Marie-Thérèse a, elle, le cœur à gauche. Mais celui-ci balance entre Emmanuel Macron et le candidat du PS, Benoît Hamon, dont elle peine à retenir le nom. «J'hésite encore, je vais en discuter avec mes filles», annonce-t-elle. Ce qui est sûr, c'est qu'elle n'accordera pas sa voix à Jean-Luc Mélenchon. «Il a une sale tête, un visage trop dur, ça ne me plaît pas. Mais bon, je dois avouer que nous les femmes nous sommes sensibles involontairement au physique des hommes politiques», sourit la nonagénaire. Ses camarades, hilares, opinent du chef. Le 23 avril, elles seront devant leur petit écran pour connaître le nom des deux finalistes dans la course à l'Elysée, comme d'ailleurs lors du débat à cinq de la semaine dernière qu'elles ont regardé attentivement. Enfin du moins «le début», car Jacqueline reconnait s'être endormie avant la fin de la joute verbale…

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