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La méthode Carrefour face aux emplois pénuriques

Pour pourvoir les métiers de bouche, structurellement vacants, Carrefour fait appel aux acteurs de la réinsertion sociale. Objectif : attirer et accompagner des candidats a priori éloignés de l’univers de la distribution.

Des périodes de découverte organisées au rayon boucherie de Carrefour permettent de convaincre des jeunes sans emploi ni diplôme des aspects positifs et des débouchés potentiels de ce métier
Des périodes de découverte organisées au rayon boucherie de Carrefour permettent de convaincre des jeunes sans emploi ni diplôme des aspects positifs et des débouchés potentiels de ce métier (Shutterstock)

Par Marie-Sophie Ramspacher

Publié le 23 mars 2017 à 07:01

Chez Carrefour, qui engage plus de 40.0000 personnes chaque année, une foule de postes sont vacants. Poissonnier, boucher, boulanger, les métiers de bouche n’attirent pas, alors même que 2 millions de jeunes Français sont sans emploi ni diplôme. « Les jeunes les plus fragiles ne nous identifient pas comme un employeur possible par méconnaissance de nos métiers, de nos besoins et de notre fonctionnement », plaide Thierry Roger, directeur de l’espace emploi de Carrefour. Pour adoucir ce paradoxe, le distributeur s’est tourné vers trois acteurs, engagés dans l’insertion sociale et professionnelle : les missions locales, Les tremplins du Coeur, et Les Ecoles de la deuxième chance (E2C).

Sur cette opération, Carrefour joue le rôle d’assemblier, additionnant et tirant profit des expertises de chaque partenaire. Les écoles de la deuxième chance, dont la vocation est d’orienter les sans-emploi vers des formations qualifiantes (CAP, Bac pro, CQP etc.) proposent par exemple une remise à niveau des savoirs de base (français, bureautique, savoir-être tc.). Les missions locales, cofinancées par l’Etat, la Région et les Collectivités Locales, accompagnent les exclus du système scolaire dans leur parcours éducatif en intervenant notamment en soutien logistique pour résoudre les problèmes de logement, de santé on encore de mobilité. « Accéder aux magasins, implantés en périphérie des villes, dès 5h ou 6H du magasin, pour des candidats sans permis, constitue un frein à l’emploi à lever », cite Jean-Marc Seijo-Lopez, délégué interministériel aux missions locales. Quant à l’association « Les Tremplins du Cœur », une subdivision des Restos du Cœur, elle oriente précisément ses publics vers des formations certifiantes sur des métiers « en tension », que les employeurs peinent à satisfaire (manutentionnaire, cariste, soudeur, fraiseur, maçon etc) . « Notre projet est d’aider les jeunes à se projeter, à casser leurs préjugés et leurs représentations mentales en leur fournissant les codes de l’entreprise  », détaille Laure-Marie Planchon, coordinatrice des Tremplins du Cœur.

« Décoder l’entreprise, c’est rappeler que la ponctualité et une tenue vestimentaire correcte sont des pré-requis, c’est surtout donner confiance en présentant la richesse des métiers et en ouvrant le champ des possibles », approuve Yohann Mascart, responsable communication et relations publiques des Ecoles de la deuxième chance. Régulièrement ses équipes oeuvrent pour transformer l’approche des métiers, par exemple celui de poissonnier : « La vision de cette profession se résume souvent à un univers pestilentiel et salissant alors qu’un passage sur un étal suffit à comprendre que seul le poisson avarié sent mauvais ». Même principe pour communiquer autour du métier de boucher : « Les périodes de découverte organisées dans le rayon permettent de convaincre des aspects positifs et des débouchés potentiels du travail en boucherie », poursuit Laure-Marie Planchon. Formés dans le cadre d’un contrat de professionnalisation par Carrefour, ces apprentis bouchers pourront ensuite prétendre au Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) qui leur conférera (enfin) un bagage professionnel.

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