Philippines: A la dérive en mer pendant deux mois sans nourriture ni eau, il raconte son calvaire
PHILIPPINES•Un jeune pêcheur, qui a survécu en mangeant la mousse qui poussait sur la coque de son bateau, a juré de ne plus jamais prendre la mer...M.C. avec AFP
Quand il a été secouru après son périple de 58 jours en mer, Rolando Omongos ne pesait plus qu’une vingtaine de kilos. Marqué à vie par son calvaire, il a juré de ne plus jamais remettre le pied sur un bateau.
Le jeune pêcheur philippin de 21 ans, donné pour mort, a dérivé sans nourriture ni eau sur son petit bateau jusqu’à l’est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Après son retour à Manille mercredi - le premier voyage en avion de sa vie -, il a raconté son incroyable aventure, trois semaines après avoir été secouru par un bateau de pêche japonais.
Lui et son oncle âgé de 31 ans avaient quitté General Santos, à l’extrémité méridionale des Philippines, le 21 décembre, avec d’autres pêcheurs. Le port est situé à plus de 3.200 kilomètres au nord-ouest de l’île de Nouvelle-Bretagne, en Papousie-Nouvelle-Guinée, près de laquelle il a finalement été débarqué par ses sauveteurs.
« Nous voyions passer quatre bateaux par jour, mais aucun ne s’est arrêté »
Le 10 janvier, une tempête sépare le jeune pêcheur et son oncle de leur bateau accompagnateur le 10 janvier. Cinq jours plus tard, ils tombent à court de carburant et finissent par jeter leurs moteurs par-dessus bord pour pouvoir mieux flotter et échapper aux grosses vagues. « Nous voyions passer au moins quatre bateaux par jour, mais aucun ne s’est arrêté », a-t-il raconté.
L’oncle, qui se trouvait sur un deuxième petit bateau, a eu moins de chance que Rolando Omongos : il est mort au bout d’un mois. Le jeune homme a placé son corps sur son propre bateau, mais a dû se résoudre quelques jours plus tard à le laisser couler « quand il a commencé à sentir mauvais ». Il dit avoir alors prié : « Dieu, sil vous plaît, prenez soin de mon oncle. Je dois rester en vie pour que quelqu’un puisse apporter la nouvelle » à la famille.
« J’ai pleuré sans arrêt quand j’ai enfin été sauvé. J’étais trop faible pour me tenir debout : ils ont dû me porter », raconte ce jeune homme chétif qui dit avoir survécu grâce à l’eau de pluie et à la mousse qui avait poussé sur la coque de son minuscule esquif de 2,5 mètres de long, se protégeant du soleil tropical en se plongeant fréquemment dans l’eau. « Je n’ai jamais perdu espoir. J’ai toujours prié », a-t-il conclu.
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