EXCLUSIF. Affaire Copé : des copinages qui coûtent cher à l'UMP

"Le Point" révèle comment Jean-François Copé a sponsorisé avec l'argent de son parti la société de communication fondée par deux de ses proches.

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Jean-François Copé, patron de l'UMP.
Jean-François Copé, patron de l'UMP. © Jean-Sebastien Évrad / AFP

Temps de lecture : 2 min

Les militants UMP qui ont cotisé pour le Sarkothon ne diront pas merci à Bygmalion. Au moment où Copé leur demandait de renflouer les caisses du parti de 11 millions d'euros, l'agence de communication appartenant à deux de ses anciens collaborateurs venait d'empocher de l'UMP huit millions d'euros pour avoir organisé les meetings de la campagne 2012.

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Selon des documents dont Le Point a eu connaissance, Event & cie, la filiale événementielle de Bygmalion, a profité de la période faste de la présidentielle pour charger la mule sur certaines prestations facturées à l'UMP hors appels d'offres. Lors des meetings, les frais de traiteur, de retransmission vidéo et d'éclairage atteignaient parfois le double des tarifs habituels !

Le Point a enquêté sur ce que certains au sein du parti qualifient de véritable "hold-up" : entre 2010 et 2012, alors que les finances de l'UMP sombrent dans le rouge, la petite boîte de com connaît, elle, une santé florissante... Dès la création de Bygmalion en 2008, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale puis secrétaire général du parti, multiplie les commandes auprès de l'agence de com de ses amis Bastien Millot et Guy Alves, qui ont travaillé plus de dix ans à ses côtés, d'abord à la mairie de Meaux, puis à son cabinet chaque fois où il a été ministre.

L'ancien chef de cabinet de Copé au centre d'un montage financier

Mais le plus troublant, c'est l'origine même de Bygmalion. En épluchant les statuts de la société, Le Point a découvert un montage financier particulièrement sophistiqué avec un actionnaire resté caché pendant trois ans : une SARL logée au Luxembourg...

Derrière cette mystérieuse société se dissimule le holding familial d'Emmanuel Limido, un gestionnaire de fonds très lié au Qatar. Coïncidence : en 2006 et 2007, Jean-François Copé, alors ministre du Budget, avait donné son feu vert pour la vente au Qatar de deux joyaux immobiliers de l'État. Dans ces deux transactions, l'intermédiaire n'était autre que le fonds d'investissement dirigé par Emmanuel Limido. Ce dernier avait entre les deux transactions embauché le chef de cabinet de Jean-François Copé, Guy Alves, devenu depuis patron de Bygmalion. Un étonnant mélange des genres que Le Point révèle dans son article sur l'argent de l'UMP et la galaxie Copé...

Une enquête exclusive à découvrir dans le numéro 2163 du Point en vente cette semaine



Est-ce la première conséquence de nos révélations ? Toujours est-il que, selon Le Midi libre, Jean-François Copé a annulé mardi soir le meeting auquel il devait se rendre jeudi à l'espace Pitot à Montpellier. Officiellement, l'UMP chercherait désormais une salle d'une plus grande capacité d'accueil que les (environ) 250 places disponibles à l'espace Pitot...

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Commentaires (237)

  • rinocero

    Quelque soit le soutien réel ou supposé de la rédaction du journal Le Point à telle ou telle faction de la droite voire au parti socialiste dès lors qu'il effectuerait durablement une mue libérale.
    Et puis si Le Point a un lectorat à dominante droite libérale qui se reconnaît généralement dans l'UMP, il a aussi des lecteurs de sensibilité centre droit (UDI/Modem) et d'autres encore qui sont plus en phase avec ce qu'on pourrait appeler la droite nationale et souverainiste qui aspire pour notre pays à une affirmation républicaine plus forte et renforcée.
    Comme tout organe de presse le Point est obligé de composer avec toutes ces sensibilités mais je ne pense pas être polémique en affirmant qu'il est comme la plupart des hebdomadaires (droite et gauche confondue) sur une ligne plutôt libérale en économie et favorable à un processus de mondialisation. , dont la construction européenne n'est qu'une étape.

  • lemourier

    Copé survivra car une affaire chasse l'autre et les français ont la mémoire courte : voyez à Levallois Perret les triomphes électoraux de mr Balkany. Le seul problème de mr copé c'est qu'il n'a pas le cuir assez épais pour encaisser les coups et les rendre habilement. Pour un homme politique c'est un défaut de taille.

  • Lagritta

    Imagine un instant qu'à l'instar des EU ou des pays scandinaves, nous dégagions immédiatement et définitivement les politiques pris la main dans le spot de confitures ? Imaginez qu'ils fassent leur peine ? Que les sanctions soient une réalité ? Toutes les économies que la France ferait...