Pierre Ménès, rescapé de la maladie du soda

Le journaliste, qui a bénéficié d'une double greffe, devrait bientôt faire son retour à la télévision. Il raconte son histoire dans un livre.

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Après sa double greffe, le chroniqueur de
Après sa double greffe, le chroniqueur de "Canal Football Club", absent de l'antenne depuis l'été 2016, va retrouver le chemin des plateaux.   © CITIZENSIDE

Temps de lecture : 3 min

La maladie du soda a bien failli emporter Pierre Ménès, le chroniqueur de Canal Football Club connu pour son verbe haut et ses commentaires acerbes. Une double greffe – foie et rein – en décembre 2016 l'a sauvé in extremis. Et l'a changé. Il a beaucoup maigri – il ne pèserait aujourd'hui plus que 88 kilos – et se serait adouci. Déjà, il prévient que, le jour de son retour (annoncé pour le 2 avril), il va « pleurer comme une madeleine ».

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Il raconte son histoire dans un livre Deuxième Mi-Temps, qui sort ce 29 mars. Le « cas Ménès » a permis d'alerter les Français sur une affection que les médecins appellent NASH (en français, stéatose hépatique non alcoolique), mais qui commence à être connue sous le nom bien plus évocateur de « maladie du soda ».

Six millions de Français souffriraient de cette forme de « foie gras », une cirrhose qui n'est pas liée à une consommation abusive d'alcool. Une pathologie d'autant plus grave qu'elle se développe lentement et sournoisement, sans signes susceptibles d'alerter le patient ou son médecin, et qu'elle se transforme en cancer du foie dans 5 % des cas. Lors d'un récent congrès organisé à Paris, le Pr Patrick Marcellin, hépatologue à l'hôpital Beaujon (AP-HP) et directeur de l'unité de recherche Inserm sur les hépatites virales, a précisé l'étendue du problème : près de 80 % des cirrhoses auparavant considérées comme idiopathiques (sans cause identifiable) seraient en fait dues à une NASH, en particulier chez les personnes âgées. La NASH expliquerait entre 60 et 70 % des perturbations inexpliquées du bilan hépatique.

Maladie de la malbouffe

Le spécialiste explique que le foie gras est la complication hépatique du syndrome métabolique, défini par 3 des 5 éléments suivants : diabète, obésité généralisée, hypertension artérielle, élévation du taux des triglycérides, baisse du taux du HDL cholestérol (le bon !). Pour lutter contre cette maladie de la malbouffe qui touche de plus en plus de personnes dans les pays industrialisés, les médecins sont désarmés. Aucun des médicaments testés à ce jour n'a donné satisfaction. Plusieurs nouveaux produits sont actuellement en expérimentation, mais les spécialistes se montrent très prudents quant à leur efficacité (voire à leur innocuité).

En l'absence de pilule miracle, le socle du traitement de la NASH repose sur des mesures hygiéno-diététiques, incluant le régime hypocalorique (pauvre en sucres d'absorption rapide et lente) et la pratique d'une activité physique. Selon le Pr Marcellin, une perte de 8 à 10 % du poids initial est indispensable pour améliorer la fonction hépatique et réduire le risque cardiovasculaire, première cause de mortalité chez ces patients. Mais cet objectif est difficile à atteindre. Ainsi, les malades présentant une obésité sévère (environ 10 % des cas) peuvent bénéficier d'une chirurgie bariatrique. C'est le moyen le plus performant pour arriver à une perte de poids importante et durable. Quant à la greffe de foie, elle est réservée aux cas les plus graves (mais il faut savoir que la NASH est désormais la première cause de transplantation hépatique aux États-Unis). Et, parce qu'il souffrait aussi d'insuffisance rénale, Pierre Ménès a également reçu un rein.

Deuxième mi-temps, Pierre Ménès et Catherine Siguret, éd. Kero, 208 pages, 16,90 euros.

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Commentaires (18)

  • Ambroudiane

    Achat de temps en temps pour... Nettoyer les toilettes.

    Ce produit devrait être interdit par l'OMS!

    Quant aux jus de fruits, c'est toujours des fruits frais pressés et de la cuisine maison.
    Mon indice de masse corporel ? 20. Et je ne me prive de rien. De tout avec modération y compris l'activité physique.

  • papapaola

    Y compris ceux considérés comme des sucres lents (féculents : blé-riz... ). Tout ce qui "brutalise" la glycémie engendre une glycation des protéines de l'organisme (attaque oxydante ! ) et contribue au vieillissement et à la dégradation de la vitalité tissulaire. D'où, les dégâts observés ( alzheimer, parkinson, rhumatismes... Cardio-vasculaire foie !).
    Revenir à une alimentation plus grasse en proportion et moins dosée en calories fera perdre du poids et évitera les dégradations. Le "mauvais" cholestérol, (LDL !), n'est en fait qu'une lipoprotéine qui transporte une molécule de cholestérol dans le sang. Une fois "glyquée", c'est là qu'elle devient agressive sur les parois vasculaires. Sinon elle est inoffensive ! C'est bien le sucre et non "le gras" qui est LE responsable !

  • MAUREPAS

    Une diététicienne, animatrice d'un atelier pédagogique sur la nutrition, à destination des diabétiques - dans un CHU parisien - rapporta qu'un jour, l'un des participants, dentiste, lui citait le cas d'un adolescent qu'il traitait, et n'avait plus de dents, suite à la consommation de cinq à six litres de cola par jour. Il faut savoir qu'un litre de cola contient l'équivalent de 24 morceaux de sucre N°4, soit 120 grammes de sucre. Oui, vous avez bien lu, 120 grammes de sucre par litre. Quant aux édulcorants pour les cola "light", il faut savoir que des études ont démontré que lesdits édulcorants étaient susceptibles d'être nocifs... Pour le foie, justement. Et, parfois, contre-indiqués avec les molécules de certains médicaments pris par ailleurs.