Pour mesurer l'incidence des conditions météorologiques sur le bilan CO2 de la planète, des scientifiques ont étudié les fluctuations de ces émissions entre 1990 et 2015.

Pour mesurer l'incidence des conditions météorologiques sur le bilan CO2 de la planète, des scientifiques ont étudié les fluctuations de ces émissions entre 1990 et 2015.

L'Express

Canicules, hivers rigoureux ou au contraire très doux, les variations anormales de températures ont une conséquence directe sur les émissions de CO2, selon une étude menée par un trio de chercheurs du Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement, de l'Institut Pierre Simon Laplace et du Ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer.

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Publiée sur le site d'Environment Research Letters, les conclusions de cette recherche avancent une raison très simple: les conditions climatiques influent sur notre consommation de chauffage ou de climatisation.

Un kilo de CO2 par degré supplémentaire

Or, nous émettons environ un kilo de CO2 par jour et par personne par degré de chauffage -ou rafraîchissement dans le cas de la climatisation- supplémentaire. Un impact qui se vérifie particulièrement dans les pays de l'Europe de l'Ouest.

Pour mesurer l'incidence des conditions météorologiques sur le bilan CO2 de la planète, les scientifiques ont étudié les fluctuations de ces émissions entre 1990 et 2015. Ils ont séparé avec des méthodes statistiques les effets de l'activité économique (PIB et efficacité énergétique) de ceux du climat.

Moins de 6% de CO2

Résultat: un hiver clément comme celui de 2014 a conditionné la baisse de moins de 6% des émissions de CO2 en France cette année-là. Même au Japon, où l'été 2014 fut moins chaud que d'habitude, ce qui engendra une baisse de la consommation de climatisation.

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Des oscillations d'émissions qui se compensent entre pays à l'échelle mondiale mais restent perceptibles. La hausse minime des émissions de CO2 en 2014, malgré une activité économique et industrielle en augmentation constante, peut ainsi s'expliquer -en partie- par une météo particulièrement douce.

Mais les conditions météorologiques ne suffisent pas à expliquer la stagnation des émissions mondiales en 2015, en rupture avec leur augmentation constante observée depuis le début des années 1990. Comme le relève le Commissariat à l'Energie Atomique et aux énergies alternatives, "une telle stagnation n'avait été mesurée qu'à l'occasion de la crise économique de 2008-2009."

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