Le président de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, a décliné pour la troisième fois l'invitation du Parlement européen de venir débattre des programmes d'austérité imposés à la Grèce, invoquant un agenda trop chargé. Le Parlement européen a unanimement condamné son attitude.
"Scandaleux", "inacceptable"
"Jeroen Dijsselbloem a refusé une fois de plus notre invitation à participer à un débat sur la Grèce", a annoncé le président du Parlement européen, Antonio Tajani, à l'ouverture de la session plénière à Strasbourg. "Même si, légalement, il n'est pas tenu de participer à nos travaux, nous attendons d'une personne qui demande d'énormes sacrifices à la population grecque qu'elle vienne répondre à ses représentants." C'est une question de courtoisie, a souligné le président du Parlement.
Son intervention sera remplacée par une déclaration de la Commission et du Conseil sur le même thème, a précisé M. Tajani.
Les différents chefs de groupe ont unanimement condamné l'attitude du président de l'Eurogroupe. "Scandaleux", "inacceptable", le comportement du Néerlandais "fait partie de ces comportements méprisants, à l'égard des citoyens et des institutions, qui est a la source de la révolte des citoyens envers les institutions", a souligné le coprésident des Verts, Philippe Lamberts.
Le chef de file des libéraux, Guy Verhofstadt, en a profité pour proposer que l'Eurogroupe soit doté d'un président permanent, qui soit choisi parmi les vice-présidents de la Commission européenne, ce qui permettrait de le soumettre au contrôle du Parlement européen.
Le ministre néerlandais des Finances est président de l'Eurogroupe depuis 2013. Il a depuis toujours été partisan d'une ligne dure vis-à-vis de la Grèce, exigeant de lourdes réformes économiques structurelles en échange de l'aide financière européenne.