Affaire du stade de Lille : le président de la métropole en garde à vue

Damien Castelain est entendu par la police dans l'affaire de l'attribution du marché du Grand Stade à la société de BTP Eiffage.

Damien Castelain, président de Lille Métropole, avec Marine Aubry, maire de Lille, en avril 2014. 
Damien Castelain, président de Lille Métropole, avec Marine Aubry, maire de Lille, en avril 2014.  PHILIPPE HUGUEN / AFP

    «Favoritisme». «Corruption». «Conflit d'intérêt». Le dossier judiciaire sur l'attribution de la construction du stade Pierre Mauroy de Lille franchit une nouvelle étape. Damien Castelain (sans étiquette) a été placé «en garde à vue» dans les locaux de la police judiciaire de Lille, a indiqué le parquet à l'AFP, confirmant une information de La Voix du Nord. Le président de la MEL «s'est présenté à une convocation de la police judiciaire» lundi matin, a simplement affirmé de son côté l'entourage de M. Castelain.

    Une information judiciaire avait été ouverte fin 2012 sur les conditions d'attribution du chantier au groupe de BTP Eiffage, à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d'instruction déposée en décembre 2010 par Eric Darques, ex-élu (RPF) de Lambersart (Nord).


    La MEL a été mise en examen le 15 novembre 2016 en tant que personne morale pour favoritisme, et l'enquête a été élargie en décembre 2016 par la justice à la recherche d'une «corruption» et d'un «trafic d'influence».

    Perquisitions

    Le projet du grand stade de Lille, inauguré à l'été 2012, avait été développé sous les présidences successives à la communauté urbaine de Lille de Pierre Mauroy et Martine Aubry. L'enceinte ultramoderne de 50.283 places héberge principalement les matches à domicile du LOSC, club de football de Lille, et a accueilli des matches de l'Euro-2016.

    En cause selon une source policière: un voyage à Budapest pour le Grand Prix de F1 de Hongrie en août 2010 organisé par Eiffage et auquel auraient participé deux élus communautaires, Damien Castelain, alors vice-président de la Communauté urbaine de Lille, et Henri Segard, mais aussi un ex-cadre d'Eiffage.


    De source policière, on indique que des perquisitions ont été opérées dans le cadre de cette affaire en octobre 2015 à la Mel et au siège d'Eiffage à Paris, et en décembre 2016 dans un site de stockage de données du groupe Eiffage dans le Pas-de-Calais et chez deux anciens cadres de l'entreprise.