Affaire du stade de Lille : le président de la métropole en garde à vue
Damien Castelain est entendu par la police dans l'affaire de l'attribution du marché du Grand Stade à la société de BTP Eiffage.
«Favoritisme». «Corruption». «Conflit d'intérêt». Le dossier judiciaire sur l'attribution de la construction du stade Pierre Mauroy de Lille franchit une nouvelle étape. Damien Castelain (sans étiquette) a été placé «en garde à vue» dans les locaux de la police judiciaire de Lille, a indiqué le parquet à l'AFP, confirmant une information de La Voix du Nord. Le président de la MEL «s'est présenté à une convocation de la police judiciaire» lundi matin, a simplement affirmé de son côté l'entourage de M. Castelain.
Une information judiciaire avait été ouverte fin 2012 sur les conditions d'attribution du chantier au groupe de BTP Eiffage, à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d'instruction déposée en décembre 2010 par Eric Darques, ex-élu (RPF) de Lambersart (Nord).
La MEL a été mise en examen le 15 novembre 2016 en tant que personne morale pour favoritisme, et l'enquête a été élargie en décembre 2016 par la justice à la recherche d'une «corruption» et d'un «trafic d'influence».
Perquisitions
Le projet du grand stade de Lille, inauguré à l'été 2012, avait été développé sous les présidences successives à la communauté urbaine de Lille de Pierre Mauroy et Martine Aubry. L'enceinte ultramoderne de 50.283 places héberge principalement les matches à domicile du LOSC, club de football de Lille, et a accueilli des matches de l'Euro-2016.
En cause selon une source policière: un voyage à Budapest pour le Grand Prix de F1 de Hongrie en août 2010 organisé par Eiffage et auquel auraient participé deux élus communautaires, Damien Castelain, alors vice-président de la Communauté urbaine de Lille, et Henri Segard, mais aussi un ex-cadre d'Eiffage.
De source policière, on indique que des perquisitions ont été opérées dans le cadre de cette affaire en octobre 2015 à la Mel et au siège d'Eiffage à Paris, et en décembre 2016 dans un site de stockage de données du groupe Eiffage dans le Pas-de-Calais et chez deux anciens cadres de l'entreprise.