POLITIQUE - Jean-Luc Petithuguenin est un chef d'entreprise inquiet. PDG fondateur de Paprec, un groupe spécialisé dans le recyclage des déchets comptant 4500 salariés, celui qui a été élu entrepreneur de l'année en 2012 s'alarme de la possible victoire de Marine Le Pen à la présidentielle, comme il explique dans une interview accordée au Mondece mardi 4 avril.
Un succès du Front national qui conduirait selon lui à la faillite de plusieurs entreprises, dont la sienne. Fustigeant le "programme aberrant" de Marine Le Pen qui pourrait "ruiner la France", il assume avoir alerté ses employés. "Je suis si préoccupé que, le 23 mars, j'ai écrit aux 4500 salariés de mon groupe pour les mettre en garde", explique-t-il.
"Dans mon courrier, je me concentre sur l'impact direct sur Paprec. Car s'il était appliqué, ce programme constituerait la plus grave menace que puisse connaître notre groupe dans les mois et les années à venir", affirme-t-il, pointant les conséquences d'une sortie de l'euro sur la dette de son entreprise.
"J'ai moins peur de mes concurrents que de ce programme désastreux, qui va détruire des entreprises, et obliger ceux qui créent de l'emploi à licencier", poursuit-il.
Pour autant, Jean-Luc Petithuguenin assure ne pas donner de consignes de vote. Il s'agit selon lui "d'informer" son personnel.
Le PDG précise également que cette prise de position publique, ultra-marginale dans le monde de l'entreprise, a été validée en comité exécutif. Au delà du seul aspect économique, l'entrepreneur s'inquiète également de l'aspect social, craignant que la lutte contre "le travailleur immigré" conduise à "des ratonnades et ce genre de choses". En outre, il n'exclut pas de quitter la France en cas de victoire de la candidate frontiste.
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