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Paul Eremenko, cet ancien de Google et du Pentagone qui veut révolutionner Airbus

En arrivant chez Airbus en 2015, Paul Emerenko devait initialement créer un laboratoire d’innovation disruptif en Californie. Il est finalement devenu l’été dernier le patron de l’innovation du groupe aéronautique européen. Ancien employé de Google et du Pentagone, cet Américain originaire d’Ukraine a tapé dans l’oeil de Tom Enders, le président d’Airbus, pour mener la révolution technologique du constructeur.

Moins d’un an après sa prise de fonction à la tête du pôle innovation, il fait déjà trembler les ingénieurs qui peinent à comprendre son raisonnement et sa vision de l’avenir de l’aéronautique. Néanmoins, Paul Eremenko est conscient que sa méthode est très radicale. «Ce que nous faisons avec notre système de recherche et de technologie en ce moment n’est rien de moins que de la destruction créatrice. Nous sommes essentiellement en train de démonter le système et de le reconstruire en même temps», explique-t-il, dans des propos relayés par le Financial Times.

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De l’Ukraine à la Silicon Valley, en passant par le MIT et le Pentagone

Depuis son arrivée dans les rangs d’Airbus, ce jeune Américain de 36 ans multiplie les choix audacieux. Il a notamment supprimé le projet d’avion électrique E-Fan alors que celui-ci était en passe d’accéder au stade industriel. Ce petit avion biplace, qui avait réalisé la traversée de la Manche avec succès en 2015, était pourtant présenté comme une avancée majeure par Airbus dans l’optique de concevoir un avion plus grand et plus électrique.

Le caractère iconoclaste de Paul Eremenko ne doit rien au hasard. Né en 1979 à Lviv, en Ukraine, il a été diplômé du MIT (Massachusetts Institute of Technology). De 2009 à 2013, il fait ses classes au sein de la Darpa, l’agence de recherche et de développement du Pentagone, avant de rejoindre Motorola, où il développe le projet Ara, nom de code correspondant à un projet de smartphone modulaire. Il embarque ce dernier dans ses cartons lorsqu’il rejoint Google, qui décidera finalement d’abandonner le projet l’an dernier. En 2015, il intègre Airbus dans la Silicon Valley avant de devenir le CTO du groupe en 2016.

Paul Eremenko ne se contente pas seulement de secouer l’innovation d’Airbus en France, il regarde aussi vers l’international. Ainsi, il souhaite qu’une partie de la recherche et de l’innovation d’Airbus soit opérée en Chine. L’Américain estime que Shenzhen serait intéressant pour installer un centre dédié aux systèmes autonomes et à l’innovation autour du drone, indique le Financial Times. «Ce n’est plus un duopole (NDLR : entre Airbus et Boeing). La Chine ne peut pas être ignorée. Il est clair que nous devons avoir une présence en matière d’innovation en Chine», précise Paul Eremenko, qui évolue entre Toulouse, où est situé le siège d’Airbus, Munich et la Silicon Valley, dans le cadre de ses fonctions.

«Oui, le changement est douloureux»​

Au-delà de ces choix forts, le patron de l’innovation d’Airbus veut recalibrer les talents de recherche, en insistant sur l’augmentation des compétences en matière d’intelligence artificielle, une condition sine qua non à ses yeux pour accélérer le processus de production et de commercialisation d’Airbus. Cette vision suscite une vive inquiétude dans les rangs du groupe aéronautique. «C’est un homme brillant mais certaines de ses idées les plus folles ne nous aident pas», confie un cadre supérieur au Financial Times.

Loin d’être déstabilisé par les réticences à l’égard de son plan d’action, Paul Eremenko se veut rassurant et déterminé. «Oui, le changement est douloureux, et oui, les gens peuvent être indignés à propos du changement, en particulier lorsque les choses vont bien. Mais nous devons le faire pour pouvoir construire l’avenir», affirme-t-il. Folie ou génie ? L’avenir le dira. En attendant, Airbus se porte bien avec un chiffre d’affaires de 66,6 milliards d’euros en 2016, contre 64,5 milliards d’euros un an plus tôt. L’an passé, le groupe aéronautique européen a enregistré 731 commandes et livré 688 avions, au-delà de son objectif de 670 appareils.

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