Publicité

Gaz à effet de serre : la stratégie de la France jugée la plus crédible

¤ Une étude du WWF sur l'effort de réduction des rejets de CO 2 met la France en tête des pays d'Europe. ¤ Un rang qu'elle occupe grâce à la récente loi sur la transition énergétique.

Par Joël Cossardeaux

Publié le 7 avr. 2017 à 01:01

Si l'administration Trump souffle en permanence le chaud et le froid sur l'accord de Paris, l'attitude de l'Union européenne n'est pas non plus très rassurante. Seuls onze de ses vingt-huit Etats membres étaient dotés, en 2015, d'une stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) pour l'horizon 2050, signale une étude du WWF dévoilée jeudi.

Cette situation est particulièrement préoccupante car ce sont autant de feuilles de route qui manquent pour s'assurer que leurs efforts sont en ligne avec la trajectoire fixée en décembre 2015 à Paris, celle d'un réchauffement contenu sous les 2 degrés d'ici à 2100. Sans le rendre expressément obligatoire, l'Accord de Paris sur le climat mentionne cet outil et en recommande la mise en oeuvre. De fait, entre 2050 et 2060, les pays riches seront censés avoir « décarboné » leur économie, c'est-à-dire ne plus émettre de CO2. Un engagement dont rien ne permet donc de prendre la mesure dans dix-sept pays européens.

Chez les autres, ces « plans climat 2050 » sont plus ou moins à la hauteur des enjeux et plus ou moins crédibles. Avec un score de 78 %, la France est la mieux classée par le WWF. Elle satisfait huit des dix critères de son étude MaxiMiseR. Elle fait aussi bien que le Royaume-Uni. Ces deux pays comptent parmi les rares à disposer d'un « budget carbone ». Ce document fixe des plafonds nationaux d'émissions pour les périodes 2015-2018, 2019-2023 et 2024-2028. La crédibilité de la France est renforcée par la loi de transition énergétique et les décrets qui permettent son application.

L'Allemagne mal classée

Publicité

Curieusement, plusieurs pays du Nord - le Danemark, les Pays-Bas l'Allemagne - n'émergent pas dans le peloton de tête, en dépit d'objectifs de réduction des émissions très ambitieux (80-95 %) et d'un recours massif aux énergies renouvelables, à la différence de la France, très en retard sur ce point. En fait, le bât blesse au niveau de la stratégie préconisée pour atteindre ces objectifs, ainsi que de leur mécanisme de suivi et de leur périmètre. Sur ces trois critères, leurs résultats sont jugés insatisfaisants par le WWF.

Reste que l'Allemagne mérite sans doute mieux que sa neuvième place. La version définitive de son plan climat, adoptée à l'automne 2016, est plus ambitieuse et plus contraignante pour les producteurs d'énergie à base de charbon (22 millions de tonnes de moins consommés par les centrales d'ici à 2020) que le document préalable analysé par le WWF. Une réévalution que n'ont pas effectuée la Grèce et Chypre, qui occupent l'avant-dernière et la dernière place du classement. Ces deux pays ont fait l'effort de bâtir un plan climat, mais sans réelle substance.

J. C.

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité