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La présidentielle française a la cote chez les bookmakers australiens

L’incertitude et les rebondissements de l’élection présidentielle dopent les paris en Australie, où les jeux d’argent sont un sport national. En tête des pronostics, Emmanuel Macron et Marine Le Pen…

Par  (Sydney, correspondance)

Publié le 07 avril 2017 à 14h20, modifié le 09 avril 2017 à 17h09

Temps de Lecture 3 min.

Sur le site de paris en ligne Sportsbet.com, Marine Le Pen suscite 80 % du total des paris.

En Australie, les diplomates ou les spécialistes des relations internationales ne sont pas les seuls à s’intéresser à l’élection présidentielle française. Elle passionne également les parieurs. On peut miser sur le score de Marine Le Pen, celui de François Fillon ou d’Emmanuel Macron le 23 avril, ainsi que sur les résultats du premier tour et sur le nom du prochain président français. Sur Betfair.com.au, plus de 14,1 millions de dollars australiens (10 millions d’euros) avaient été pariés fin mars. « Et ça va augmenter à l’approche de l’élection », assure Nicholas Heathcote, porte-parole du site. Emmanuel Macron y est donné favori quand Marine Le Pen a la cote sur le site concurrent, Sportsbet, où elle suscite 80 % du total des paris. « Six fois plus d’argent a été placé sur elle que sur Macron », constate Christian Jantzen, de Sportsbet.com.au.

« Je ne pense pas que Benoît Hamon va gagner, mais je ne crois pas qu’il va perdre aussi largement que ce que certains prédisent. » Andrew T., à Sydney

Une personne a même misé 5 000 dollars australiens (3 572 euros) sur la présidente du FN ; à la cote actuelle, elle empochera 20 000 dollars en cas de victoire de l’extrême droite. Rien de mieux que l’incertitude pour doper les paris. Et cette élection, marquée par de multiples rebondissements, est un rêve pour les bookmakers et les joueurs. « J’ai parié en partie parce que je m’intéresse à la politique française », explique Andrew T., qui travaille dans le marketing à Sydney. « Les élections ont été très intéressantes dans le monde cette année, avec des résultats inattendus », poursuit-il. Cet homme de 40 ans a misé principalement sur Benoît Hamon. Si le candidat socialiste l’emporte, Andrew empochera quelques milliers de dollars. « Je ne pense pas qu’il va gagner, mais je ne crois pas qu’il va perdre aussi largement que ce que certains prédisent. »

Mise juteuse sur Trump

Quant à Emmanuel Macron : « Il est populaire, mais cela peut changer rapidement. Ce n’est pas la meilleure période pour le centre actuellement. » Andrew a également misé il y a un an, sur Marine Le Pen. Jusqu’ici, la chance a été de son côté : en juin 2016, il avait parié sur le Brexit et, cinq mois plus tard, sur Donald Trump. Il a aussi suivi avec stupéfaction le coup de théâtre final aux Oscars car il avait placé de l’argent sur le film Moonlight. Trois paris gagnants qui lui ont rapporté environ 2 500 euros. Mais Andrew tient à ajouter : parier est un loisir, « pas une obsession » ni une addiction.

Selon Christian Jantzen, miser de l’argent sur les élections est un phénomène « en progression ». « Celle de Donald Trump a suscité un énorme intérêt et notre site a enregistré plusieurs millions de dollars de paris », explique-t-il. Sportsbet a d’ailleurs dû payer 11 millions de dollars aux 25 000 Australiens qui avaient misé sur l’actuel président des États-Unis. L’élection française connaîtra probablement un succès moindre, mais des milliers de paris ont déjà été enregistrés.

« Ici en jouant, on perd plus d’argent par personne que dans n’importe quel autre pays. » Francis Markham, Australian National University

Il faut dire que l’environnement est très propice. Les Australiens jouent à la loterie, aux machines à sous dans les pubs, font des paris sportifs, misent sur l’issue d’une émission de télé-réalité, s’emballent pour des courses de lévriers ou de chevaux, etc. Le premier mardi de novembre, le pays s’arrête le temps de la Melbourne Cup, la plus prestigieuse des courses de chevaux sur l’île-continent. Le jour de la fête nationale, le 26 janvier, on joue même sur des courses de cafards dans un pub de Brisbane. « Ici en jouant, on perd plus d’argent par personne que dans n’importe quel autre pays », explique Francis Markham, spécialiste de cette question à l’Australian National University. Environ 20 % des machines à sous dans le monde se trouvent d’ailleurs en Australie.

Après l’élection française, les férus de politique vont pouvoir continuer à s’en donner à cœur joie. Parmi les autres paris proposés par les sites australiens : Donald Trump ira-t-il au terme de son mandat ? Et aussi : la France organisera-t-elle un référendum pour quitter l’Union européenne avant 2019 ?

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