La fausse polémique des drapeaux français et de La Marseillaise interdits dans les clips de campagne

A quinze jours du premier tour de l'élection présidentielle, la campagne officielle débute ce lundi. Au programme: distribution de tracts dans les boîtes aux lettres des électeurs, décompte strict du temps de parole dans les médias mais aussi diffusion des traditionnels clips de campagne des candidats à la radio et à la télévision.

Sur ce dernier point, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a publié un cahier des charges précis qui édicte les règles relatives à la production, la programmation et la diffusion de ces clips. Parmi elles, une fait polémique : l'interdiction de "faire apparaître tout emblème national ou européen", et l'interdiction d'"utiliser l'hymne national, l'hymne européen, un hymne officiel de pays d'outre-mer ou tout hymne officiel national ou territorial étranger".

Exit donc la Marseillaise et les drapeaux français afin de "protéger les emblèmes nationaux pour qu'ils ne soient pas utilisés à des fins partisanes", a expliqué à Francetvinfo Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du groupe de travail Pluralisme au CSA.

Une mesure "effarante" et "incroyable" qui n'est pas nouvelle

Sur Twitter, le vice-président du Front national, Florian Philippot a jugé cette mesure "effarante". Marion Maréchal Le Pen s'est également indignée. "Le CSA va-t-il aussi nous interdire de parler de la France et des Français ?", a-t-elle ironisé. Interrogé par L'Opinion, Gautier Guignard, en charge de la communication digitale de François Fillon, a quant à lui qualifié cette disposition d'"incroyable", tandis que le député LR Jean-Frédéric Poisson a parlé de "nationalophobie".

Pourtant, cette mesure n'est pas nouvelle. L'interdiction de faire apparaître des drapeaux français dans les clips de campagne remonte en effet à 1988. Cette règle n'a toutefois pas été respectée lors de la campagne de 2012 lorsque les candidats, à l'instar de Nicolas Sarkozy, ont utilisé des images de meetings où flottaient de nombreux drapeaux tricolores, dans leurs vidéos de campagne. 

"A l’époque, nous avons été surpris. Mais aujourd’hui, nous avons anticipé cette pratique et nous avons rappelé les règles aux candidats. On ne verra plus de telles images", assure Sylvie Pierre-Brossolette.