Laïcité : les favoris à la présidentielle répondent à "Charlie"

VIDÉO. Les candidats s'engagent tous à ne pas modifier la loi de 1905, mais avec des "nuances". Des "nuances" qui, en la matière, font toute la différence.

Source AFP

Temps de lecture : 2 min

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Quel que soit le vainqueur de l'élection présidentielle, la loi de 1905 instaurant le principe de laïcité en France ne sera pas supprimée. Sept candidats à la présidentielle, dont les cinq favoris des sondages, se sont engagés auprès de Charlie Hebdo à ne pas modifier la loi sur la laïcité, mais avec des « nuances » dans leurs réponses, indique l'hebdomadaire qui publie leurs réponses mercredi. « Ils sont assez clairs dans l'ensemble. Aucun candidat ne veut remettre la loi en cause. Vu le contexte international, c'est toujours bien de clarifier ces choses-là, de les mettre noir sur blanc », estime Riss, le directeur de la publication de Charlie Hebdo.

« Mais on voit aussi des nuances dans les réponses : Le Pen indique dans quel contexte elle inscrit la loi, “la lutte contre le communautarisme”, Hamon la défend mais il ménage aussi un peu les communautés religieuses. Fillon cite explicitement l'islam, ce qui est le discours classique des catholiques sur la laïcité, et Arthaud évoque l'enseignement religieux, un sujet dont on ne parle pas assez », détaille-t-il.

Sans vouloir dire de quelle réponse il se sent le plus proche, Riss confie apprécier « les réponses qui font des rappels historiques », ce qui est le cas de celle de Jean-Luc Mélenchon.

Boussole

L'hebdomadaire satirique avait interpellé plusieurs candidats fin février pour leur demander de s'engager formellement à ne pas modifier la loi de 1905, ne pas introduire d'aménagements particuliers à l'égard d'une communauté religieuse ou de délit de blasphème dans la législation. Les courriers ayant été envoyés avant que la liste des candidats officiels soit arrêtée, les onze candidats à l'élection n'ont pas été tous sollicités. Le journal avait contacté Nathalie Arthaud, François Bayrou, François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou. Tous ont répondu sauf ce dernier, tandis que Jacques Cheminade a répondu sans avoir été contacté.

Leurs réponses seront intégralement publiées, avec un portrait dessiné de leur auteur, dans un fascicule vendu avec le numéro de mercredi qui sera en kiosque pendant deux semaines. « Dans les débats, le sujet est abordé de manière éclair, alors que là c'est l'occasion pour eux de développer leurs points de vue », estime Riss. « Ces documents pourront servir de boussole dans les cinq ans à venir », selon lui. La laïcité est un principe qui tient particulièrement à cœur à l'hebdomadaire, dont le siège a été attaqué par des djihadistes en 2015, coûtant la vie à 12 personnes.

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Commentaires (6)

  • AD36

    Le délit de blasphème n'existe effectivement pas sur le papier.
    Mais peut-on faire remarquer que l'introduction et la banalisation du terme islamophobie dans le vocabulaire courant, amalgamée au racisme, permettent à des associations confessionnelles comme le CCIF d'intenter des procès dès qu'est émise une critique envers l'islam ?

    Une batterie d'avocats, de politiques et intellectuels de gauche font le reste.
    Éjecté par la porte, le délit de blasphème est rentré par la fenêtre à tel point que le discours politique et journalistique s'autocensure, y compris sur les questions de sécurité soulevée par le terrorisme.

    La loi de 1905 est ainsi progressivement vidée de son contenu à la faveur de ce qu'il faut bien reconnaître comme une instrumentalisation habile de nos codes et à la faveur du recyclage de certaines idéologies.

    La peur fait le reste. Voir ce qu'il en est de l'abandon de la pièce de théâtre tirée d'un texte du défunt Charb*, pourtant prévue pour le festival d'Avignon, interdite à Lille, etc.

    Il y a la loi, les engagements électoraux et les faits. Trois choses différentes. Mais la laïcité est bien loin.

    * texte envoyé à son éditeur quelques jours à peine avant l'attentat contre Charlie.
    Charb tué deux fois ?

  • niba

    Il y a deux phrases dans l'article où sont cités les candidats à la présidentielle :
    - dans la première, les candidats sont cités par leur seul nom de famille, Arthaud y compris ;
    - dans la seconde, les candidats sont cités par leur prénom et leur nom de famille, Arthaud y compris.
    Égalité. 1 partout. Balle au centre.

    Par contre, dans votre remarque, vous ne soulignez pas le sort fait à Marine Le Pen, sort pourtant identique à celui de Nathalie Arthaud.

  • Agathias

    La loi de 1905 a été adoptée en plein conflit entre l'Eglise Catholique et un Etat qui se voulait laïc voire anticlérical. Cette loi a amélioré les rapports entre l'Eglise Catholique et l'Etat. La paix entre l'enseignement catholique et l'enseignement public a été signée après quelques soubresauts.
    En revanche, actuellement, cette loi n'est plus adaptée. On assiste à une dérive intégriste qui touche toutes les religions. Le phénomène s'est accéléré lors de la révolution iranienne où l'on a vu apparaître le voile. En même temps, l'intégrisme catholique sévissait avec Monseigneur Lefebvre. On a vu se développer un intégrisme touchant également les israélites.
    L'actualité se focalise su l'islam. Il est fréquent de rencontrer des femmes portant le niqab, ce qui est une marque de radicalisation.
    Il existe en outre un développement des sectes.
    C'est pourquoi la loi de 1905 devrait être adaptée aux nécessités de l'époque : elle n'est pas adaptée au phénomène de la multiplicité des religions dont certaines sont totalement incompatibles avec la conception laïque de la société française.