“Vous rêvez plus que vous ne le pensez”, assure le New Scientist. Des études récentes ont en effet mis en évidence le fait que les rêves ne se déroulent pas seulement durant le sommeil paradoxal ou REM (pour rapid eye mouvement), mais aussi pendant des phases non-REM. Une nouvelle étude parue le 10 avril dans Nature Neuroscience confirme ce constat et va encore plus loin.

“Elle identifie une ‘zone chaude’ dans le cerveau qui permet d’identifier quand les rêves se produisent, et décrit de quelle manière les signaux cérébraux peuvent prédire de quoi une personne est en train de rêver”, détaille Wired. En utilisant des électrodes placées sur le crâne de volontaires, Francesca Siclari de l’université du Wisconsin et son équipe ont mesuré l’activité électrique de leur cerveau pendant qu’ils dormaient. Durant ces expériences, l’équipe réveillait les volontaires quand leur activité cérébrale présentait certaines caractéristiques, et leur demandait s’ils avaient rêvé et s’ils se souvenaient de leur rêve.

Un taux de réussite de 91 %

“L’équipe a établi une corrélation si nette entre le rêve et la raréfaction des ondes à basse fréquence dans la ‘zone chaude’ qu’elle a été en mesure de déterminer si une personne rêvait ou non avec un taux de réussite de 91 %”, décrit le New scientist. En outre, les chercheurs ont découvert que quand un visage apparaît dans un rêve, il y a une augmentation de l’activité haute fréquence dans les régions du cerveau impliquées dans la reconnaissance faciale. Des correspondances similaires entre des parties spécifiques du cerveau et le contenu des rêves lié au mouvement, à la parole ou au repérage dans l’espace ont aussi été observées.

“C’est la preuve que rêver est une véritable expérience qui se produit durant le sommeil, alors que de nombreux chercheurs considéraient jusqu’à présent qu’il s’agissait juste de quelque chose que vous inventiez au réveil”, indique au Guardian Francesca Siclari. “On peut vraiment identifier une signature d’un cerveau en train de rêver”, assure par ailleurs la chercheuse. Quant à Giulio Tononi, coauteur de l’étude, il espère que ces expériences aideront à “se focaliser sur des régions du cerveau qui ont vraiment une importance dans la conscience”, précise Wired.

Pour Mark Blagorve, directeur du laboratoire du sommeil à l’université de Swansea en Grande-Bretagne, qui n’a pas participé à la recherche, l’impact de cette étude est profond. Dans le Guardian il conclut :

La compréhension de ce qui provoque les changements d’activité dans la ‘zone chaude’ pourrait révéler si les rêves ont un but, par exemple dans le traitement de la mémoire.”