Servon. Une station pour véhicules propres alimentée par un biogaz local

 Servon, le 7 avril. Noël Prioux, directeur exécutif de Carrefour France, met le plein de biogaz dans ce camion, lors de l'inauguration de la station GNV.
Servon, le 7 avril. Noël Prioux, directeur exécutif de Carrefour France, met le plein de biogaz dans ce camion, lors de l'inauguration de la station GNV. LP/Sébastien Blondé

    Un biométhane, produit localement, alimente la nouvelle station pour véhicules à gaz de Servon. Elle a été inaugurée ce vendredi, le long de la route nationale 19, dans la zone d'activités du Poirier penché, par Air Liquide, qui en est l'opérateur, et par l'enseigne Carrefour, qui en sera le principal client.

    Cette dernière, dont le but est de réduire ses émissions sonores, de particules fines et de CO2, veut anticiper l'interdiction de certains véhicules diesel dans la capitale. « Et prendre un temps d'avance », commente Florence Batchourine, la directrice logistique de l'enseigne.

    Six agriculteurs céréaliers réunis

    Ce sera donc avec des véhicules propres que l'entreprise va livrer ses 270 points de vente parisiens. Et c'est à Servon que les camions, partant de l'entrepôt logistique de Brie-Comte-Robert, viennent désormais faire le plein de carburant.

    Eric Esnault (à gauche), gérant de la brasserie Parisis, à Epinay-sous-Sénart (Essonne), au côté d'Alexis Lepeu, agriculteur à Chevry-Cossigny et président de Brie Bio Gaz. LP/Sé.B.

    Mais la particularité du site est d'être alimenté par un biogaz local, issu des méthaniseurs de l'entreprise Brie Bio Gaz, situés à Brie-Comte-Robert. Six agriculteurs-céréaliers de Chevry-Cossigny, Férolles-Attilly et Brie se sont unis dans ce but. « On injecte dans le réseau depuis dix jours », indique Alexis Lepeu, le président de Brie Bio Gaz et chantre de l'économie circulaire tirée du recyclage des déchets agricoles. Pulpes de betteraves de Nangis, drêches de la brasserie Parisis à Epinay-sous-Sénart (Essonne), poussières de céréales ramassées en silo, cultures intermédiaires ou encore pommes de terre déclassées figurent parmi les résidus fermentés à l'origine du biométhane de l'entreprise.

    Tout le monde y trouve son compte. « Je lui donne. C'est un échange de bons procédés », affirme Eric Esnault, le gérant de la brasserie Parisis, qui n'a pas besoin de débourser un centime pour se débarrasser de ses drêches. « Pour moi, ces résidus sont des matières nobles, puisque le digestat que je récupère après la méthanisation servira de fertilisant pour nos sols. » La boucle est bouclée, au service de véhicules propres.