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« Le Pen, Mélenchon : un même danger pour l’Europe »

Les programmes des deux candidats à la présidentielle sont trompeurs car ils ne rendront pas sa souveraineté à la France, estime dans sa chronique Cécile Ducourtieux, correspondante du « Monde » à Bruxelles.

Publié le 12 avril 2017 à 11h20, modifié le 13 avril 2017 à 09h36 Temps de Lecture 5 min.

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CHRONIQUE. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont beau promettre des lendemains qui chantent, revendiquer de travailler pour la cause du « peuple », les deux candidats les plus radicaux du quintette de tête de la présidentielle se distinguent fondamentalement sur la migration, Le Pen prônant avec constance la préférence nationale.

Les deux se rejoignent pourtant sur leurs projets européens, même s’ils ont des « pudeurs de gazelle » pour paraphraser le leader de La France insoumise, quand il s’agit d’expliquer aux Français leurs conséquences véritables, et même si Le Pen est la seule à vouloir ouvertement en finir avec l’Union.

Ces programmes n’ont rien de libérateurs : ils sont trompeurs et dangereux. Ils ne rendront pas sa souveraineté à la France, qui l’a beaucoup moins perdue qu’ils le prétendent (la Commission de Bruxelles n’a presque aucun mot à dire sur les politiques sociale, étrangère ou de défense des pays membres).

Nos deux candidats ne protégeront pas plus les Français de la mondialisation ou des crises internationales. Ils risquent en revanche – si l’un des deux est élu président et tient ses promesses – de plonger l’Union européenne (UE) – et l’Hexagone – dans une crise plus grave que toutes celles qu’elle a connues jusqu’à présent.

Un pari

Les conséquences désastreuses d’une sortie de la zone euro pour l’épargne des Français sont désormais bien documentées. Tenons-nous en aux conséquences politiques et géopolitiques des projets des deux candidats : le tableau est tout aussi sombre.

Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon proposent de « renégocier les traités européens ». La première insiste sur la sortie de l’espace Schengen, le second prône la « désobéissance » au pacte de stabilité et de croissance et à « sa règle absurde » d’un déficit public plafonné à 3 % du produit intérieur brut (PIB). Ils se rejoignent dans leur dénonciation de la directive travailleurs détachés qu’ils veulent « suspendre » ou « supprimer ».

Tous deux font implicitement le même pari. Une fois élu(e) président(e), je vais à Bruxelles avec ma liste d’exigences, et je fais du chantage : si vous ne m’accordez pas ce que je veux, j’active « le plan B » pour Mélenchon (fin des contributions de la France au budget de l’UE, contrôle des capitaux et des marchandises aux frontières nationales, etc.) et le référendum sur l’appartenance à l’UE pour Marine Le Pen.

Mélenchon et Le Pen ont raison sur ce point : ils seront écoutés à Bruxelles. Impossible de faire sans la deuxième économie de la zone euro, le seul Etat du continent à disposer d’un siège au Conseil de sécurité de l’ONU

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