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Quinquennat raté : pour François Hollande, c'est la faute à... Martine Aubry
Martine Aubry et François Hollande, pendant l'Euro 2016.
Christophe Ena/AP/SIPA

Quinquennat raté : pour François Hollande, c'est la faute à... Martine Aubry

Sabotage

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Dans un entretien au "Point", François Hollande dresse le bilan de son quinquennat et égratigne Manuel Valls comme Martine Aubry. S'il devait avoir un regret ? L'investiture des frondeurs aux élections législatives...

C'est l'heure du bilan. Dans un entretien accordé au Point, François Hollande revient sur son quinquennat, son impopularité et ses échecs. Pour le président de la République, son renoncement à se représenter doit beaucoup aux frondeurs, qui l'ont accusé sans discontinuer d'avoir trahi ses engagements de campagne. "J'ai tout de suite compris que cette outrance serait suicidaire sur le plan politique. Je savais, d'expérience, qu'il ne pouvait y avoir de réussite collective dans la cacophonie et la division", affirme le chef de l'Etat.

Spontanément, le Président révèle d'ailleurs conserver un "regret" concernant le déroulement du mandat. Sa communication erratique sur sa politique économique ? La proposition de déchéance de nationalité ? Pas du tout. François Hollande se désole... des investitures de candidats socialistes aux élections législatives de 2012 : "En 2012, Il y a eu trop de choix discutables d'investitures de candidats socialistes". Ce qui revient à faire porter la responsabilité de l'échec de son quinquennat à Martine Aubry, alors patronne du PS. La maire de Lille avait insisté pour placer certains de ses amis politiques, devenus parmi les frondeurs les plus virulents.

En 2012, Il y a eu trop de choix discutables d'investitures de candidats socialistes
François Hollande

Afin de ne laisser aucun doute sur ce qu'il insinue, il ajoute d'ailleurs, avec sans doute un brin d'amertume : "Mais je n'étais plus premier secrétaire du PS". Comme pour ne pas en rajouter, le chef de l'Etat précise cependant, alors qu'il est relancé par l'intervieweur, Franz-Olivier Giesbert : "Je ne crois pas qu'elle l'ait fait dans un mauvais esprit".

Après cette critique voilée de l'attitude de Martine Aubry, François Hollande continue sa distribution de mauvais points, sous forme de leçon politique à Manuel Valls. Lorsque Franz-Olivier Giesbert lui demande s'il "y a eu des frictions" entre lui et son Premier ministre, au moment de son renoncement à se représenter et de la candidature de l'ex-maire d'Evry, il répond : "l'intérêt de Manuel était que je sois candidat". Ce qui étonne dans la mesure où Manuel Valls l'a critiqué pendant des semaines dans les médias à la fin de l'année 2016, le poussant à abandonner la course. Alors, FOG interroge, machiavélique : "Le savait-il ?". Réponse de François Hollande, tranchante : "Je pense qu'il l'a su. En tout cas, s'il ne le savait pas, il le sait maintenant". Ou comment expliquer avec un peu d'aigreur que "candidature mal acquise ne profite jamais".

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne