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Retraite : la facture salée d'un retour à 60 ans

La proposition, poussée par Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, coûterait 27 milliards en 2022, selon les calculs de l'Institut Montaigne.

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Par Alain Ruello

Publié le 13 avr. 2017 à 01:01

Mélenchon-Le Pen, même combat... pour les retraites. Les candidats de la France insoumise et du Front national proposent tous les deux de ramener l'âge légal de départ à 60 ans, mais aucun ne s'est avancé à en chiffrer l'impact pour les comptes de la Sécurité sociale. L'Institut Montaigne s'en est chargé et retient une estimation médiane de 1,1 % de PIB, soit 27 milliards d'euros, à l'horizon 2022.

Pour arriver à ce chiffre, le think tank libéral part du principe que ce que proposent les deux candidats revient à effacer les grandes dispositions de la réforme de 2010. Celle-ci avait reculé progressivement l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, et l'âge d'obtention automatique du taux plein de 65 à 67 ans à compter de 2018. La loi de financement de la Sécurité sociale de 2011 a ensuite avancé cette échéance à 2017.

L'autre paramètre important des deux programmes porte sur la durée de cotisation : Marine Le Pen comme Jean-Luc Mélenchon veulent la ramener à 40 ans, soit trois ans de moins (à partir de la génération 1973) que ce qui a été voté par le Parlement en 2014.

Réformes à la trappe

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Ces hypothèses acquises, l'Institut Montaigne estime que le coût de ce retour en arrière « reproduit l'ordre de grandeur » des économies attendues des mesures d'âge de la réforme de 2010. Dans le détail, la hausse des pensions versées atteindrait 25,8 milliards en 2020, 31,2 milliards en 2030 et 32,6 milliards en 2040.

Attention, ajoute le think tank, si toutes les autres réformes ancrées depuis 2010 - accords des régimes complémentaires Agirc-Arrco de 2015 notamment - devaient passer à la trappe, la facture globale passerait à 1,3 point de PIB, soit 33 milliards à la fin du prochain quinquennat, même si, dans les deux cas, les dépenses d'autres régimes pourraient diminuer par effets de transfert (assurance-chômage, invalidité). Les chiffreurs de l'Institut Montaigne se sont aussi penchés sur le programme de François Fillon. L'ordre de grandeur retenu est le même que pour ses deux concurrents - entre 21 et 25 milliards en tenant compte des effets négatifs liés aux transferts de charges et de l'alignement public-privé - mais avec une différence majeure puisqu'il s'agit... d'économies. Le candidat LR propose en effet de repousser de trois ans l'âge de départ légal (l'âge de départ sans décote est maintenu, de même que la durée de cotisation). La mise en oeuvre d'une dose de capitalisation coûterait 800 millions.

Faute de précision sur la « réforme profonde » qu'il promeut, Emmanuel Macron, lui, n'a pas eu l'honneur d'un chiffrage par l'Institut Montaigne.

Alain Ruello

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