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Emploi : les banques françaises s’attendent à des années difficiles

Le BIPE a réalisé des projections sur l’emploi dans la banque à horizon 2025 pour l’AFB (association française des banques). La montée en puissance des GAFA auprès des clients particuliers pourrait entraîner l’obsolescence de 25% des postes.

Par Sharon Wajsbrot

Publié le 13 avr. 2017 à 11:39

Alors que les banques dévoilent leurs anticipations de réduction d’effectifs dans leurs réseaux et où l’avènement de l’intelligence artificielle fait craindre le pire, quel sera la physionomie de l’emploi dans le secteur bancaire dans les dix prochaines années? Pour répondre à cette question, l’association française des banques (AFB) a confié au BIPE une étude fondée sur cinq scénarii qui esquisse l’évolution de l’industrie en termes d’emploi et de compétences à horizon 2020-2025. Ce document laisse présager la disparition de certains métiers, le développement de nouvelles fonctions mais aussi de fortes vagues de suppressions d’emplois. Tour d’horizon.

Des métiers techniques voués à péricliter

Pour le BIPE, les compétences techniques des chargés de clientèles, centrées aujourd’hui sur la maîtrise des offres, pourraient demain « être suppléées » par des outils techniques IT plus performants. Les conseillers devront donc se recentrer sur leurs compétences relationnelles. « Nous avons moins besoin de techniciens que de personnes qui vous regardent, vous saluent et vous écoutent en ayant l’expertise nécessaire », explique un directeur des ressources humaines du secteur.

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Mais l’irruption d’outils d’analyse de données développés par les géant de l’Internet pourrait aussi réduire les besoins de techniques commerciales  : « Les GAFAs [Google, Apple, Facebook et Amazon] pourront parfois avoir un rôle de prescripteur d’offre ou de co-concepteur avec les banques », anticipe le BIPE. De nombreux métiers pourraient ainsi voir leurs compétences coeur dépréciées. Non seulement les chargés de clientèles particuliers, « mais aussi des juristes avec la création automatique de documents juridiques et le développement de l’intelligence artificielle » pourraient être menacés, prédit le cabinet.

L’avenir passe par les entreprises

Dans certains domaines, l’influence des banques traditionnelles pourrait toutefois se renforcer. « Quelque soit le scénario, deux segments de clientèles apparaissent comme dynamiques : la clientèle professionnelle et d’entreprises d’une part, . Les métiers et spécialités permettant de les servir – chargés de clientèle professionnels/entreprises et conseillers en patrimoine – sont donc des métiers porteurs aujourd’hui comme d’ici 2025 ».

De fait, même dans le scénario le plus noir imaginé par le cabinet - dans lequel les banques perdent l’accès direct à 70% des clients particuliers au profit des GAFAs, nouveaux “majors de la banque”-, les entreprises resteraient un partenaire privilégié des banquiers. Leurs dirigeants « favoriseront des relations humaines, inter-personnelles car ils recherchent une relation davantage partenariale », anticipe le BIPE. L’entreprise pourrait alors être perçue comme un point d’accès clef aux clients particuliers : elle pourrait notamment voir son rôle de prescripteur de solutions d’assurances ou d’épargne renforcé.

D’importantes vagues de suppression d’emplois attendues

Le BIPE confirme que ces évolutions auront un impact non seulement sur les compétences des banquiers mais aussi sur leur nombre. La montée en puissance des GAFAs auprès des clients particuliers pourrait même avoir des effets massifs. « En faisant l’hypothèse théorique que 80% des effectifs des spécialités exposées quant à leurs compétences coeur de métier seraient voués à ne pas être pérennisés, ce sont 25% des postes qui pourraient s’avérer obsolètes ».

Dans un scénario un peu moins noir dans lequel les banques seraient contraintes d’automatiser largement leurs process, la proportion des postes potentiellement obsolètes est ramenée à 20%. Des réductions de postes , qui sont « d’un ordre de grandeur comparable à certaines annonces » d’autres banques en Europe, tempère le cabinet. Il estime que ces baisses d’effectifs pourraient être absorbées essentiellement par des départs en retraite. Mais les départs ne correspondront pas forcément aux besoins des banques...

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