
Vous n’arrivez pas à vous décider pour un candidat à moins de deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle ? Ne tergiversez plus. Optez donc pour Grogon, Marion Cotillon, Ariel ou Pinocchio.
Depuis dimanche 9 avril, Combo et trois autres artistes passent leurs soirées à sillonner les rues de Paris pour inonder les panneaux d’affichage électoraux d’une ribambelle de portraits en tout genre. Sur chaque affiche, une phrase percutante, un slogan détourné, un personnage de bande dessinée ou une référence cinématographique sont apposés pour interpeller les riverains. Selon Combo :
« L’objectif est de faire comprendre le champ lexical qui est derrière les slogans des candidats, de les décoder et de les décrypter. »

Aussi connu sous le nom de Combo Culture Kidnapper, l’artiste de 30 ans est réputé pour son art de manipuler les codes visuels. A la fin janvier 2015, le street artist avait notamment été roué de coups par quatre jeunes pour avoir tracé sur un mur, près de la porte Dorée à Paris, le mot « coexist », le croissant de l’islam à la place du C, l’étoile de David pour le X, et une croix pour le T.
Pour la campagne présidentielle, il a repris une idée qu’il avait initiée en 2014, lorsqu’il avait détourné les affiches des candidats aux élections municipales. Cette fois, il a proposé à d’autres artistes, comme Jaeraymie, Mr Renard ou Raphael Federici, de s’associer au projet. Chacun crée et finance ses affiches par ses propres moyens, sachant qu’il faut compter entre 5 et 10 euros en fonction des formats pour une affiche imprimée en couleur.
Très actif sur les réseaux sociaux, il fait directement appel aux internautes qui le suivent sur Facebook, Twitter ou Instagram… « Je demande aux gens de me donner des idées, je recrée l’affiche de leur slogan et je l’imprime dans la journée, détaille l’artiste. Ensuite, ils doivent voter et choisir leur candidat. S’ils veulent, je les invite aussi à venir coller leur affiche. Malheureusement, ils ne sont pas souvent à Paris. »
L’équipe a commencé son action dans le 2e arrondissement, à Odéon et à Saint-Sulpice. Puis l’a étendue, lundi soir, au sud du 8e et au nord du 9e arrondissement. L’objectif est de quadriller toute la capitale, et Combo n’exclut pas de prolonger en dehors de Paris.
A l’aide de Facebook Live, de stories Instagram, de tweets appelant à voter pour lui, Combo cherche à interagir avec les internautes, mais aussi avec les passants dans la rue pendant les séances de collage :
« Les gens s’arrêtent, nous demandent ce que ça signifie. On leur explique que le fait de détourner le slogan d’un candidat montre bien que ce n’est qu’un slogan. Et qu’il faut prendre un peu de recul. »
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu