Rubens, Saint George terrassant le dragon

La quête de virilité : pourquoi vouloir être un “vrai” homme ?

Marie Testu
Scribe
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14 min readApr 14, 2017

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Les « stages de virilité » et l’amour de la soumission

Il y a quelques semaines David Pujadas a présenté dans son Journal les dits « stages de virilité », phénomènes en train de se développer en France, qui accueillent des hommes en mal d’identité, celle-ci ayant été détruite depuis ce que David Pujadas appelle la « fin du patriarcat » (une date?). Ce choix de faire passer ces stages hautement problématiques à heure de grande audience, en les présentant d’une manière si naturelle, comme s’ils ne posaient pas de questions très urgentes, a créé une petite polémique, ou du moins a fait réagir certains internautes. Je voudrais revenir sur ce point non pas simplement pour dire à mon tour à quel point il était mal venu pour le journal de 20h de présenter ces stages de manière si peu critique, mais pour essayer de comprendre ce que sous-tend l’existence récente de ces stages eux-mêmes. Pourquoi fleurissent-ils aujourd’hui? Pourquoi faire un « stage » pour acquérir une valeur qui est pourtant revendiquée par ces mêmes hommes comme étant « naturelle », dans « l’ordre des choses »? Un homme est un homme, une femme une femme, c’est comme ça, sont habituellement les discours.

Quelles peurs traduisent ces apprentissages pour être un « vrai homme »?

En fait, je me suis rendue compte que ces stages sont beaucoup plus intéressants qu’ils n’y paraissent, qu’ils ne sont pas un simple fait divers car ils démontrent une vérité plus profonde sur la manière dont nous construisons les rôles sociaux et surtout de la manière dont ces rôles sont ancrés dans les dispositions et la perception des corps. J’en suis venue à comprendre que ces stages sont la manifestation visible du travail de l’arbitraire social et ici plus précisément du travail d’incorporation et d’identification des normes.

Paradoxe de l’arbitraire

C’est grâce à Bourdieu que mes interrogations ont trouvé un écho. Dans la Domination masculine, Bourdieu montre qu’il y a une sorte de tautologie de l’arbitraire: c’est naturel parce que ça a toujours été comme ça. C’est naturel parce qu’on nous a jamais prouvé le contraire. Et pour prouver le contraire, pour penser le contraire, il faudrait ne pas avoir été éduqué là-dedans, ne pas avoir été élevé conformément à ces normes qui nous paraissent naturelles. Nous voyons ici le mouvement de circularité qui est le propre de l’arbitraire, c’est ce à quoi on le reconnaît. Les normes sociales concernant les rôles sexuels sont incorporées dans les objets du monde, dans notre perception et elles organisent tout notre système de pensée:

« La division entre les sexes paraît être ‘dans l’ordre des choses’, comme on dit parfois pour parler de ce qui est normal, naturel, au point d’en être inévitable: elle est présente à la fois, à l’état objectivé, dans les choses (dans la maison par exemple, dont toutes les parties sont sexuées) dans tout le monde social et, à l’état incorporé, dans les corps, dans les habitus des agents, fonctionnant comme systèmes de schèmes de perception, de pensée et d’action. »

Donc, pour s’en extraire, il faudrait échapper à cette histoire qui est la notre? Ce serait impossible. Bourdieu précise: il ne s’agit pas d’échapper à l’histoire en général, au contraire, il faut libérer l’histoire de l’invariant, de la détermination et de la reproduction. Bref, en un mot: il faut se libérer du destin.

Le travail de Bourdieu consiste donc à montrer que nous vivons dans une histoire, et que par conséquent nos normes ne sont pas naturelles, bref, que ce sont bien des normes. Pour cela il analyse la société kabyle comme point de comparaison qui permet de mettre en perspective notre propre société.

Les stages de virilité essaient de montrer que les normes sont naturelles et qu’il faut donc y correspondre (la naturalité d’une qualité est toujours la preuve de sa moralité, et cette association n’est elle-même pas remise en cause, ce qui est déjà très problématique) et pourtant, le fait même qu’il y ait des stages prouve que ces normes ne sont pas naturelles, qu’elles sont des normes construites, sinon pourquoi auraient-ils besoin de stage?

Leur réponse: Nous vivons dans une société où les rôles décernés à la femme et à l’homme sont plus flous, mélangés, de sorte qu’on ne sait pas vraiment ce qu’on attend de nous, comment nous, en tant qu’hommes, devons nous comporter. Nous devons être masculins mais pas macho, fermes mais pas mous.

Bref, la réponse est celle-ci: c’est la mutation de la société, et donc des valeurs et normes qui la font vivre à travers les dispositions, perceptions et comportements des individus, qui devient plus complexe et qui ne joue plus son rôle de force dirigeante, d’inconscient collectif et individuel permettant de vivre sans se poser de question, en suivant une norme si profondément et parfaitement incorporée qu’invisible.

Les stages comme symptômes du travail d’incorporation de la norme

Ce qui est très intéressant dans ces stages de virilité est qu’ils révèlent le travail de la société à l’oeuvre, et que ce travail trouve normalement son efficacité dans le fait qu’il est invisible, implicite et incorporé dans l’inconscient corporel de chacune et chacun. Ces stages montrent l’incorporation invisible des normes sociales dans les dispositions des corps. Or ce qui est intéressant, et ironique, est que les hommes (du moins ceux qui ont été interviewé par France 2) revendiquent l’inverse, à savoir que la virilité est une valeur naturelle (oxymore..?), une identité qui leur a été volée par la société moderne corrompue, et qui doit donc leur être restituée par un apprentissage. Finalement de manière paradoxale et détournée, ces stages sont le symptôme de l’échec, de l’échec de la société masculine à incorporer et imposer des normes.

Ce qui peut n’apparaître que comme un simple phénomène de mode est un véritable symptôme, c’est-à-dire l’élément révélateur d’une maladie, qui montre la manière dont les normes sexuelles, la division et la hiérarchisation des sexes et de leur rôle dans la société, sont intériorisées et rendues ainsi « naturelles » alors même qu’elles sont le résultat de constructions sociales.

Ce paradoxe est ce que Bourdieu appelle le « mécanisme de l’inversion de la relation entre les causes et les effets », et il est manifesté par le raisonnement de ces hommes interviewés dans les stages de virilité.

En résumé, les hommes disent s’appuyer sur des faits et des vérités « naturelles » -par exemple le fait que les hommes aient la peau plus dure que les femmes, et que par conséquent les hommes sont faits pour aller dehors et donc pour aller chasser et donc qu’ils sont de meilleurs leaders (cette suite de conséquence elle-même est très douteuse, et n’est en tout cas pas du tout rigoureuse)- pour justifier des états de fait sociaux et historiques, bref contingents, si on associe de manière traditionnelle la nécessité à la nature et la contingence à l’histoire. Or ces « vérités » naturelles sont elles-mêmes le résultat de conditions sociales et historiques. Comment la peau de l’homme aurait pu être plus dure si l’homme n’avait pas été depuis des siècles dehors à chasser? Inversement, la femme, qui reçoit son rôle en négatif de l’homme, en restant nécessairement à la maison à garder les enfants et préparer les mets grâce à la prise de l’homme, comment n’aurait-elle pas en conséquence la peau plus fragile, plus inadaptée au dehors, puisqu’elle n’a pas eu à développer de peau plus dure?

Ils ne voient donc pas que leur raisonnement est un argument parfaitement circulaire, et donc, parfaitement absurde du point de vue strictement logique:

« le paradoxe est en effet que ce sont les différences visibles entre le corps féminins et le corps masculin qui, étant perçues et construites selon les schèmes pratiques de la vision androcentrique, deviennent le garant le plus parfaitement indiscutable de significations et de valeurs qui sont en accord avec les principes de cette vision. »

L’homme doit être le leader de la famille parce qu’il est supérieur physiquement. Le raisonnement qui leur manque est la reconnaissance que cette dite « supériorité » physique est elle-même le résultat d’une histoire, ce n’est en aucun cas une nature. Or dès le moment où l’on reconnaît cette historicité des valeurs de la virilité/féminité, on détruit toute légitimité de tels stages ou de raisonnement naturalisants visant à justifier la domination.

Ce n’est pas reconnaître la différence sexuelle qui est dangereux (la différence est un fait, qu’on ne peut pas récuser) mais c’est d’utiliser cette différence pour justifier des différences hiérarchiques entre les sexes dans la société en disant « c’est comme ça parce que la nature le dit », alors même que cette nature est le produit du discours et de la perception des individus formant le coeur social et construisant ce qui est naturel et ce qui ne l’est pas.

Ce qui est donc inédit, et dangereux, c’est que ces hommes ne voient vraiment pas (ou ils ne veulent pas le voir?) que cette « nature » dont ils parlent est une construction sociale naturalisée, une condition historique devenue invariable par des siècles de construction de cette « nature ». Ils vont donc justifier leur point de vue en disant que si ce n’était pas le cas alors les femmes ne seraient pas plus douces, plus affectives avec les enfants, que les femmes choisiraient plus souvent des postes à responsabilité. Mais cette justification repose sur la même erreur/ignorance: ignorance que la nature dont ils parlent est le résultat de siècle de domination et de construction culturelle.

L’amour du destin

Or là où l’on voit l’efficacité la plus forte de la violence de l’inculcation et l’intériorisation des normes est que des hommes soient tellement empreints de la valeur de la virilité et de ce qui s’ensuit, qu’ils demandent à y correspondre par le biais d’un stage. Au lieu de voir dans la mutation de la société une possibilité de créer son propre rôle, ils se réfugient dans le destin.

Ces stages montrent ainsi une autre facette de ce travail sous-terrain des normes, encore plus effrayante et fascinante: les individus recherchent la soumission, ils recherchent la nature, le destin, la reproduction.

Comment peut-on vouloir la soumission, l’absence de choix? Par ignorance qu’elle nous détermine? Je crois que oui, on ne peut se soumettre volontairement que lorsqu’on ne sait pas qu’on se soumet, que si cette soumission est vue non pas comme telle mais comme l’acceptation d’un destin « normal », « naturel », de notre « nature ». « C’est comme ça », alors pourquoi vouloir combattre ce qui est? Ce serait fou, insensé, anormal. Bref, ils voient le fait d’être un « vrai homme » comme la conformité à un ordre naturel, souvent donné par Dieu, et par conséquent la femme doit avoir elle aussi des taches précises qui lui reviennent afin d’organiser de façon harmonieuse la société.

Bourdieu parle ainsi d’amor fati, amour du destin, car la « transcendance du social », cette force irrésistible qui nous pousse à correspondre à des rôles sociaux pré-établis, est même inscrite dans nos goûts, nos préférences et nos sentiments. Les femmes vont préférer les hommes grands par exemple. C’est une soumission douce, mais même pas volontaire: c’est une soumission inconsciente, non voulue, non refusée. Elle se situe à l’interstice entre la conscience et l’inconscient. La normalité n’a même pas besoin d’être imposée par force car elle trouve son efficacité dans sa transparence, dans son absence de contrainte, dans sa violence douce que Bourdieu appelle « violence symbolique ». Or cette violence est la plus efficace. Car finalement, si ces stages montrent un certain échec de la société androcentrique (organisée selon le point de vue masculin) à perdurer, ces stages montrent aussi que les normes n’ont pas disparus des dispositions corporelles puisque les hommes souhaitent eux-mêmes ces rôles. L’efficacité de la violence et de la domination est la plus haute lorsqu’elle est voulue par les dominants et les dominés. Et ici, les hommes sont à la fois maîtres et victimes car inconscients de ce qui se joue.

On parle plus souvent de la soumission des femmes, les dominées, par rapport à certaines normes. On donne souvent comme argument pour justifier la domination masculine le fait que les femmes finalement veulent être protégées, cajolées, infantilisées. Le prouvent le fait qu’elles continuent à vouloir faire des enfants, moins accepter de travail ambitieux, de postes à pouvoir au niveau de la sphère publique, qu’elles entreprennent moins, etc. Il y aurait donc une soumission volontaire des femmes qui prouverait leur infériorité naturelle. Or ici, ce qui est intéressant et nouveau est que c’est au tour des hommes de vouloir, sans vouloir réellement puisqu’il n’y a pas ici de délibération ni de calcul conscient, correspondre à un rôle qui a été fait pour eux. C’est à eux de se soumettre presque volontairement. C’est cependant pour reconstruire un rôle de dominant qu’ils disent avoir perdu.

Apprendre à être un homme

Les stages doivent apprendre aux hommes à être des hommes. Cela peut d’emblée sembler paradoxal, si on est déjà un homme, pourquoi l’apprendre? Si être un homme est un fait naturel, pourquoi vouloir le redoubler d’un apprentissage, lui-même nécessairement historique et contingent?

Les stages révèlent l’échec même de la pensée de ceux qui le créent et de ceux qui veulent le suivre. Les participants disent vouloir correspondre à ce qu’ils sont vraiment, à retrouver leur véritable nature. Ils croient, comme la pensée romantique, au mythe de la nature cachée, à découvrir comme on découvre un territoire sauvage et vierge, à un « avant » mythique, pré-historique, pré-social, et dans ce passé immémorial, l’homme était homme et la femme femme. Or il est très probable que dans ce passé mythique l’homme n’était pas paré de toutes ces valeurs qu’on lui associe aujourd’hui et de même pour la femme, et par conséquent qu’il n’était pas homme. C’est donc un passé tout fantasmé et fantasmé comme un non-passé, projeté par rapport aux peurs du présent, pensé ainsi comme un refuge en un temps anhistorique, et qui par conséquent sert de norme, d’idéal à atteindre, puisqu’il est laissé intact par la corruption de la société moderne et du féminisme qui vise à inverser les rôles, voire même à remplacer l’homme par la femme ! L’homme aurait alors le droit de pleurer et d’être affectueux et doux avec ses enfants ! Non, chacun sa place.

Evidemment, ces hommes ne voient pas le mal là-dedans. Si chacun a sa place, personne n’est mal à l’aise, personne n’est en mal d’identité, la femme est heureuse à la maison à consoler les enfants et les câliner et l’homme est heureux à leur faire découvrir les jeux d’extérieur et leur apprendre les risques. C’est après tout une juste répartition des taches. Pourquoi la changer si cela fonctionne, si ça marche?

Oui mais voilà, si ça marchait, pourquoi est-ce qu’il y aurait des stages? Le fait même qu’existe ces stages prouve que la virilité repose, comme l’a montré Bourdieu, sur la peur du féminin. On le voit dans la tentative presque désespérée, état d’esprit dans lequel apparaissent ces hommes regroupés entre eux lors d’un week-end pour « se trouver » et arrêter ainsi d’être moqué et/ou anormal. Ces stages sont semblables, quoique moins violents car basés sur le volontariat, aux traitements qu’on imposait aux homosexuels pour les faire devenir « normaux », les faire correspondre à la catégorie « homme » avec tout ce qui s’ensuit.

Virilité, violence, et peur du féminin

La virilité est selon Bourdieu une qualité éminemment relationnelle, c’est-à-dire qu’elle est construite devant et pour les autres hommes. On n’est pas viril seul, on est viril pour appartenir au clan des « durs » (la solidité est une qualité associée à l’homme par association au phallus et par inversement ou négation la femme est identifiée au liquide et même au visqueux). La virilité doit être validée par les autres hommes. L’échec de la virilité est ainsi la honte, sentiment social qui ne s’éprouve que devant le regard des autres, contrairement à la culpabilité qui peut n’être qu’intérieure. Pour éviter à tout prix la honte, qui équivaut à la perte de soi, le soi se fait avaler par l’autre, par son regard qui nous tue, qui nous efface, il faut gagner la reconnaissance de l’autre. On voit donc que la « virilité » tient son fondement dans la peur de perdre l’estime du groupe et d’être renvoyé dans la catégorie associé traditionnellement au féminin, le faible. L’insulte « l’efféminé » renvoie ultimement à cette identification féminin=faible, ridicule. L’homme non viril est donc ridicule, il est moins qu’un homme, moins que rien car il est une femme. De même la femme qui possède des qualités dites « masculines » comme l’autorité, parler fort en public, se mouvoir dans l’espace avec assurance, est ridiculisée. Elle met mal à l’aise car elle franchit des lignes invisibles mais bien efficaces dans nos inconscients corporels.

Khal Drogo, personnage de la série Game of thrones

Ainsi les stages de virilité sont le symptôme visible du fondement de la virilité dans la peur du féminin: les hommes y apprennent à reconnaître leur « force » physique, par exemple en poussant des voitures en groupe ou par des jeux de combat. Les sports comme le body-building ou les sports de combat sont des moyens de mieux montrer la masculinité dans la violence. Or l’usage de la violence montre bien le fondement de cette force dans une immense faiblesse et vulnérabilité: le fait même qu’on ait à prouver sa virilité, et ce devant les autres hommes montre que l’idéal de virilité n’est ni naturel ni accessible, il n’est jamais atteint, mais toujours à conquérir, par des moyens divers. Ce peut être par la violence physique ou la violence symbolique par exemple en entreprise ne pas hésiter à écraser les plus faibles. Ces jeux de violence se réalisent dans nos institutions, notamment scolaires. Je vois parfois en classe se jouer ce besoin pour les garçons d’être reconnu comme « viril », c’est-à-dire en ne ressemblant pas à une fille: en étudiant moins, en parlant mal et fort, en se tenant mal, en se foutant de tout. La virilité se construit donc en porte-à-faux contre la féminité, la faiblesse. Elle trouve son origine dans la peur, la crainte d’être perçu comme faible. D’où ce besoin de stage, mais qui paradoxalement révèle l’extrême faiblesse dans laquelle sont ces hommes, qui refusent toute reconnaissance de leur vulnérabilité.

Or on peut le comprendre, car comme ils le disent, ils doivent être « fermes », « durs » mais pas macho, trop violents. Ils veulent correspondre à ce qu’on attend d’eux. Ils se disent « perdus ».

Ces stages cependant disent qu’ils apprennent à l’homme à reconnaître la féminité qui est en tout homme. Néanmoins, et je prends l’exemple du stage proposé, cette partie « féminine » de l’homme est en fait représentée par un tableau de Rubens, « Saint-George terrassant le dragon », où une femme est libérée d’un valeureux homme musclé sur un cheval. La part « féminine » n’en est donc pas une, c’est simplement le rapport à la femme, et un rapport qui reprend les clichés du masculin puisqu’il suppose de libérer la femme, chose fragile qui nécessite un homme. On peut donc douter de cette capacité à exprimer la douceur, vulnérabilité et féminité de l’homme de ces stages.

En outre, pour ceux qui mettent en doute le lien direct entre virilité et violence, il n’y a qu’à aller sur le site de Roosh V un partisan du masculinisme qui prône la supériorité de l’homme sur la femme, et la légalisation du viol dans la sphère privée.

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Finalement, ces stages révèlent l’absence de fondement de la virilité, ou plutôt son fondement dans la crainte et dans le désir de reconnaissance des autres hommes, d’où le stage nécessairement entre hommes. L’existence du stage n’est pas en soi problématique, car si le stage permet une meilleure connaissance de soi, il serait finalement bénéfique d’en développer. Ce qui est problématique est l’illusion qui sous-tend le discours propagé dans ces événements, à savoir la croyance en une identité naturellement donnée, biologique, qui justifie un type de comportement social.

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