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Cet additif alimentaire dont on ignore encore les effets sur la santé

Après la mise en évidence du rôle de l’E171 dans l’apparition de lésions pré-cancéreuses chez le rat, l’Agence nationale de sécurité sanitaire aimerait en connaître les effets chez l’être humain.

Par Les Echos

Publié le 15 avr. 2017 à 10:02

« E171 » : voilà un colorant que vous trouvez sur certaines boîtes dans les placards de votre cuisine ou de votre salle de bain. Et pour cause, ce dioxyde de titane est utilisé pour blanchir ou opacifier des dentifrices, confiseries ou plats préparés.

C’est ce produit, composé en nanoparticules, sur lequel l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a appelé cette semaine à étudier les effets sur la santé. Une étude précédente ayant mis en évidence L’Anses, toutefois, estime qu’il est prématuré de remettre en cause les conclusions rassurantes de l’Union européenne sur ce produit, car on ne peut pas encore « conclure » à des effets sanitaires chez l’être humain.

Saisie par les ministères

En septembre 2016, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), l’agence de l’Union européenne chargée de l’évaluation des risques dans le domaine des denrées alimentaires, avait en effet conclu que les expositions actuelles des consommateurs au E171 via l’alimentation n’étaient « pas de nature à entraîner un risque sanitaire ».

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L’Anses a toute même été saisie en janvier 2017 par les ministères de l’Économie, de la Santé et de l’Agriculture pour déterminer si ce produit « présente un éventuel danger pour les consommateurs ». Une saisie motivée par la publication d’une étude de l’Institut national de la recherche agronomique concluant que l’exposition chronique au E171 favorisait la croissance de lésions pré-cancéreuses chez le rat.

L’étude de l’Inra « met en évidence des effets qui n’avaient pas été identifiés auparavant, notamment des effets promoteurs de la cancérogénèse », souligne l’Anses dans un communiqué, après avoir mené une « étude critique » de cette publication. Mais ses résultats « ne permettent toutefois pas de conclure sur les effets du TiO2 [dioxyde de titane, NDLR] sur l’homme », ajoute l’Anses. Aussi, elle « souligne la nécessité de conduire (...) les études nécessaires à la parfaite caractérisation des effets sanitaires potentiels liés à l’ingestion » de cet additif.

150 produits concernés

« Face à ce nouveau signal d’alerte », le gouvernement français « doit enfin prendre ses responsabilités » et « interdire l’additif E171 » dans l’alimentation, a réagi de son côté l’association Agir pour l’environnement, qui a listé 150 produits contenant ce colorant. « À la lecture de l’avis de l’Anses, l’urgence n’est plus d’informer le consommateur mais de le protéger », a-t-elle ajouté, jugeant que « l’inaction du gouvernement engage désormais sa responsabilité pénale ».

L’association souligne aussi que la ministre de l’Environnement Ségolène Royal avait annoncé en février dans un tweet qu’elle signerait dans la semaine un arrêté « sur l’étiquetage des nanomatériaux dans les produits alimentaires », mais que cette annonce n’a pas été suivie d’effet. Contacté par l’AFP, le ministère a assuré que cet arrêté serait publié prochainement.

Source AFP

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