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Madame de Staël publiée dans La Pléiade

Trois textes de Germaine de Staël seront publiés dans un ouvrage qui paraîtra le 20 avril prochain. Bridgerman Images & Rue des archives

Deux cents ans après sa mort, Germaine de Staël, fille des Lumières et de la Révolution, fait son entrée dans la prestigieuse collection de l'éditeur Gallimard.

Germaine de Staël fille des Lumières et de la Révolution, et femme à jamais insoumise entre dans La Pléiade. Également plus connue de par son titre Madame de Staël, elle fut de son vivant la femme la plus célèbre d'Europe. Elle a révolutionné la pensée de son temps avec ses écrits, rejoint le cercle très restreint des femmes publiées dans la célèbre collection. Avant elle, seules Marguerite Yourcenar, Virginia Woolf, Madame de Sévigné, Nathalie Sarraute, George Sand, Madame de Lafayette, Marguerite Duras, Colette, les trois soeurs Brontë, Thérèse d'Avila et Jane Austen ont eu ce privilège.

Trois textes phares de l'œuvre de cette dame seront publiés dans ce volume qui paraîtra le 20 avril prochain. Il s'agit de Corinne ou l'Italie, Delphine et De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales. «L'existence d'Anne Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, ne ressemble en rien à ce qu'a dû être le quotidien de la plupart de ses contemporaines», rappelle à l'AFP l'universitaire britannique Catriona Seth, spécialiste du siècle des Lumières, qui a dirigé, avec Valérie Cossy, cette édition.

«Auteur très lu de son temps, Staël a longtemps presque disparu des rayons des libraires», déplore Catriona Seth. «Qu'elle ait osé tenir tête à tous les abus de pouvoir et refusé de se taire», provoquant le scandale, «devrait susciter notre respect». Le volume de plus de 1.700 pages (65 euros jusqu'au 31 décembre puis 72,50 euros) ne contient ni De l'Allemagne (1810) ni ses livres posthumes Considérations sur la Révolution (1818) ou Dix années d'exil (1821), mais offre un bel aperçu de la pensée enthousiaste de Germaine de Staël.

L'ennemie de Napoléon

Née à Paris en 1766, fille du Genevois Jacques Necker, ministre des Finances de Louis XVI, Madame de Staël (le nom de son mari Erik Magnus de Staël-Holstein, ambassadeur de Suède à Paris) côtoie dès son enfance, dans l'appartement de sa mère, tout ce que le siècle compte de gens de lettres et du monde. Diderot, D'Alembert, Buffon font partie des invités du salon.

En 1788, son premier livre est consacré à Rousseau. Durant les premiers mois de la Révolution, elle côtoie le pouvoir, influence des décisions et prend part, dans l'ombre, aux intrigues, à défaut de siéger dans les assemblées officielles ou de détenir un portefeuille régalien.

Son roman Delphine est marqué par le deuil de la société idéale qu'elle a entrevue au début de la Révolution. Mais, femme libre, comme en témoigne notamment sa vie amoureuse, elle restera toujours fidèle aux idées libérales. Elle sera logiquement l'ennemie de Napoléon même si les premières conquêtes de Bonaparte l'ont enthousiasmée. Mise au ban de l'Empire, elle est reçue dans toutes les capitales européennes comme une souveraine de la littérature et de la liberté.

Son indépendance déplaît. «De son vivant et bien au-delà, Staël s'attire des réactions passionnelles de tout ordre», écrit Catriona Seth. Jusqu'à sa mort à 51 ans, il y aura 200 ans le 14 juillet prochain, elle ne cessera pourtant d'écrire. Pour Catriona Seth, «sa bienveillance désintéressée, son pragmatisme face aux idées comme aux institutions et son analyse délicate des intermittences du cœur ne peuvent que forcer l'admiration».

Madame de Staël publiée dans La Pléiade

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14 commentaires
  • MICHEL PREVOT 31

    le

    PS : Tournier aurait du avoir le Nobel(idem Borges , V. Woolf )

  • MICHEL PREVOT 31

    le

    Je respecte Jean d'O. , Mais il n'a rien à faire dans La Pléiade ! ( idem Simenon , et en ballotage Kundera . NB : j'ai 210 Pléiades )

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