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Conditions "indignes" à la prison de Fresnes : 2.556 détenus et des centaines de rats, la justice est saisie

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A la maison d'arrêt de Fresnes, les détenus doivent cohabiter avec les rats et les punaises de lit. Le tribunal administratif avait déjà ordonné des mesures d'urgence mais rien n'a changé. L'Observatoire des prisons a saisi à nouveau le juge des référés. La requête sera examinée vendredi.

Rats
Rats © AFP - PHILIPPE LOPEZ

L'Observatoire international des prisons (OIP) et plusieurs organisations d'avocats ont saisi la justice pour dénoncer l'insalubrité de la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne). La requête en référé-liberté sera examinée en urgence vendredi matin par le tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne), a indiqué le greffe.

L'observatoire avait déjà saisi ce tribunal en octobre 2016. La justice avait ordonné à l'Etat d'intensifier les actions de dératisation. L'OIP affirme avoir demandé, depuis cinq mois, au directeur de la prison de le tenir informé des actions engagées "sans succès".

Surpopulation, rats et punaises de lit

Selon l'Observatoire, il y a 2556 détenus dans cette prison qui compte 1324 places. Le taux d'occupation s'élève à 193%. La prison déborde. Les cellules de 9 mètres carrés sont souvent occupées par trois personnes. L'OIP dénonce cette surpopulation qui provoque des violences. Il met aussi l'accent sur des locaux insalubres et infestés de rats et de punaises de lit.

Pour les détenus, cette cohabitation avec les rats est un cauchemar. Cet ancien détenu se souvent. Il a passé quelques mois à Fresnes. Ce qui l'a marqué c'est l'odeur.

Vous marchez sur les rats pour aller en promenade

"Il y a des rats partout, raconte cet ancien détenu, il y a des rats qui sont morts partout. Il y a un ami à moi, il y a un rat qui a voulu rentrer dans sa veste. Avant, ils avaient mis des pièges pour les rats mais à part ça il y a rien."

Pourquoi y-a-t-il autant de rats dans cette prison? L'administration montre les détenus du doigt. Elle leur reproche de jeter des détritus dans la cour. Mais pour cet ancien détenu, c'est le manque de poubelles qui est en cause. "Dans les cellules les poubelles sont ramassée une ou deux fois par semaine". A trois par cellules, les poubelles sont vite pleines. Les ordures, les rats et des toilettes trop petites sans compter les puces et les punaises qui pullulent : pour cet ancien détenu "on ne peut pas traiter les prisonniers comme ça" .

Des conditions de détention inhumaines et dégradantes

La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté avait déjà tiré la sonnette d'alarme en décembre 2016. Elle avait constaté que des dizaines de rats courraient au pied des bâtiments et dans les cours de promenade. Les détenus sont obligés de marcher sur leur crottes. A cela s'ajoute l'odeur persistante de leur pelage et de leurs cadavres qui rivalise avec celle des amas d'ordures. Le 7 avril 2017, c'est le comité européen pour la prévention de la torture qui avait dénoncé des conditions de détentions "inhumaines et dégradantes".

L'OIP demande un plan d'urgence. En octobre 2016, il avait déjà saisi la justice pour obtenir des dératisations plus nombreuses et plus fréquentes. Aujourd'hui, il constate que la situation est toujours la même.

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