Attaque en Syrie : Abd Alkader Habak, le photographe qui a ému les réseaux sociaux
Une photo montrant le caméraman et activiste Abd Alkader Habak a rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Il y est à genoux, en larmes, près du cadavre d’un enfant tué dans l’attaque commise vendredi en Syrie.
Une image de plus parmi celles montrant la dévastation en Syrie. Abd Alkader Habak, un caméraman et activiste d’Alep, a été photographié genoux à terre, appareil dans la main, en larmes à côté du corps d’un enfant tué dans l’attentat suicide commis samedi contre des bus transportant des personnes évacuées de localités loyalistes assiégées par les rebelles dans la province d'Idleb.
Syrian videographer @AbdHabak, who was reporting from Khan Sheikhoun last week, at the scene of today's massacre. Haunting. pic.twitter.com/qfu90zgkoX
— Omar Ghabra (@omarghabra) April 16, 2017
L’homme, qui avait couvert l’attaque chimique dénoncée à Khan Cheikhoun, avait posté vendredi sur Twitter une photo de Rachidine avant l'attentat : «J’attends l’arrivée de mes parents et de bus transportant les habitants de Kafraya et Foua».
And waiting for the arrival of my parents #Madaya_and_Zubadani and the arrival of buses carrying the people of #Kfraya_and_al-Fu'a pic.twitter.com/CMEEmvGRhk
— Abd Alkader Habak (@AbdHabak) April 14, 2017
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Mais sur place, il n’a pu qu’aider à l’évacuation de certains blessés et constater l’horreur : «Les mots ne peuvent pas décrire ce qui s’est passé. Je me tenais à côté d’une voiture où de la nourriture était distribuée aux enfants, j’étais juste à quelques mètres, quand il a eu soudainement une grosse explosion. Ma caméra est tombée par terre et j’ai été projeté en arrière», a-t-il raconté à Channel 4 , qui a publié ses images.
"Je l'ai pris dans mes bras et j'ai couru vers l'ambulance"
L'appareil photo d’Abd Alkader Habak, qui filmait toujours, montre les scènes de dévastation, avec des véhicules en flammes et des victimes courant pour s’éloigner. Il tournait également toujours lorsqu’il a pris dans ses bras un petit garçon blessé pour le mettre en sécurité : «J’ai regardé son visage et j’ai vu qu’il respirait. Donc je l’ai pris dans mes bras et j’ai couru vers l’ambulance. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé, mais je l’ai mis dans une ambulance qui l’a conduit vers un des hôpitaux situés dans la zone tenue par les rebelles.» Des photos montrent d’ailleurs le Syrien dans sa course, avec dans ses bras le garçonnet.
Abd Alkader Habak a partagé dimanche, sur son compte Twitter, le reportage de Channel 4, ajoutant : «C’est ce qui est arrivé et c’est ce que j’ai vu de mes yeux.» «Ce que mes collègues et moi avons fait aujourd’hui est ce qui inspire notre humanité, à ceux qui étaient les complices dans les meurtres d’enfants à Khan Cheikhoun.»
What I and my colleagues have done today is what inspires our humanity to those who were partners in killing the children of #Khan_Sheikhan
— Abd Alkader Habak (@AbdHabak) April 15, 2017
L’attentat de samedi a fait au moins 126 morts, dont 68 enfants, en faisant l'un des plus meurtriers en six ans de conflit en Syrie.
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