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Si Fillon perd, son camp lui conseille de disparaître très vite
François Fillon se dit persuadé d'être au second tour de l'élection présidentielle.

Si Fillon perd, son camp lui conseille de disparaître très vite

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En cas de défaite à l'élection présidentielle, "il faut qu'il quitte la vie politique le plus vite possible", confie un député proche de François Fillon. Histoire d'éloigner le spectre des affaires lorsqu'il s'agira de sauver les meubles à droite...

Lorsqu’un journaliste l’interroge sur l’hypothèse d’une défaite au soir du premier tour, dimanche 23 avril, François Fillon répond invariablement : « Je serai au second tour. » Logique : pas question d’envisager publiquement un autre scénario, alors que les électeurs de droite sont plongés dans le doute depuis que le séisme des affaires a ébranlé la campagne de l’ancien Premier ministre qui, malgré tout, remonte dans les sondages depuis plusieurs jours. Mais en off, dans le camp du candidat, on ne se gêne pas pour imaginer la suite... sans François Fillon.

« Nous sommes un peu plus optimistes qu’avant, mais aussi très conscients que tout va se jouer à rien, donc il faut qu’on soit déjà dans l’après », confie un député LR, filloniste de la première heure, qui conseille à son champion... de se faire oublier très rapidement en cas de défaite ! « S’il perd, il faut qu’il quitte la vie politique le plus vite possible et qu’il nous laisse vivre notre vie pour la campagne des législatives », poursuit-il, ajoutant : « Je pense qu’il l’a compris. »

« Si Fillon perd, c’est fini pour lui, il est à quitte ou double », confirme un autre député, membre de son équipe de campagne. Un troisième qui, lui, a claqué la porte début mars, enfonce : « S’il perd, il sera le seul responsable. »

Il a lâché sa circonscription

François Fillon ne s’est pas formellement engagé à quitter la vie politique en cas de défaite, contrairement à Nicolas Sarkozy en 2012 - avec la suite que l’on connaît... Mais à 63 ans, avec une image très écornée, son horizon serait particulièrement bouché. D’autant que le député de Paris n’aurait plus aucun mandat électif : il a lâché sa circonscription au profit de Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate LR aux législatives de juin.

Les législatives, c’est justement l’échéance que la droite s’attellera immédiatement à préparer en cas de défaite de François Fillon. Le parti devra se trouver un leader pour diriger la campagne. Le nom de François Baroin circule, mais aussi celui de Laurent Wauquiez. En tout cas, « si Fillon perd, il n’y aura pas beaucoup de photos de lui sur les tracts des candidats aux législatives, rigole un député LR. Et même s’il gagne, ce n’est pas sûr ! »

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne