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Un « Intelligence Campus » verra bientôt le jour sur l'ancienne base aérienne Guy de la Horie à Creil (Oise), une ville tranquille de 35 000 habitants. La secrète Direction du renseignement militaire française a en effet décidé d'ouvrir ses compétences (imagerie, géo-intelligence spatiale, linguisme d'écoute, électromagnétisme…) aux civils et aux universitaires. Des partenariats devraient être scellés avec plusieurs grandes entreprises comme Atos, Axa, Airbus, Capgemini ou Thales, des start-up comme Photonis, Keyrus ou Lucias, mais aussi avec le CNRS, Polytechnique, l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, la Sorbonne, Télécom ParisTech, l'université de technologie de Compiègne, le pôle national de biomimétisme de Senlis... « Nous allons mettre en place des défis technologiques pour que le renseignement puisse tirer parti de la révolution numérique et du big data », explique le chef de projet Éric Garandeau.
Cette alliance inédite s'inspire de l'esprit du Bauhaus, qui, dans les années 1920, a révolutionné l'architecture, le design, le théâtre, en réunissant dans un même endroit des créateurs et des industriels. La devise de cette nouvelle alliance sera Libertas maxima in maxima rigore, ce qui signifie « c'est de l'exigence maximale que naît le maximum de liberté créative », comme on peut le voir dans cet épisode de #TECH24, l'émission high-tech de France 24 présentée avec Marjorie Paillon et dont Le Point.fr est partenaire.
Trop ambitieux ? L'idée est de redonner, en matière de renseignement, une souveraineté à la France, alors qu'il y a un peu moins d'un an, Patrick Calvar, le directeur de la Sécurité intérieure, regrettait à l'Assemblée que, en termes d'analyse des données, « les entreprises françaises qui développent des systèmes ne sont pas encore capables de répondre à nos besoins ». Beaucoup souhaiteraient aller plus loin et doter la France d'un In-Q-Tel à la française, du nom de ce fonds créé et géré par la CIA. Parmi ses investissements : Palantir, une société américaine d'analyse de données avec qui les renseignements intérieurs français ont commencé à travailler en 2016.