La campagne électorale du second tour de l’élection présidentielle prend officiellement fin vendredi 5 mai à minuit. La loi restreint la communication politique la veille et le jour du scrutin, afin de « garantir la sincérité du scrutin et éviter toute forme de pressions intempestives sur les électeurs ».
Pas « d’activité de propagande » la veille et le jour du scrutin
Les restrictions les plus strictes concernent les partis politiques et les équipes de campagne. Dans un article sur son site, le Conseil constitutionnel évoque « les candidats et les formations politiques qui les soutiennent ou ont patronné leur candidature ». L’interdiction de propagande électorale concerne ainsi les sites et les comptes sur les réseaux sociaux de ces personnes ou de ces associations.
Le Conseil constitutionnel juge également « préférable » que les citoyens s’abstiennent « de toute activité de propagande la veille et le jour du scrutin » – sans qu’il s’agisse d’une interdiction absolue.
La diffusion de sondages est interdite
La publication et la diffusion de sondages consacrés à l’élection est strictement interdite la veille et le jour du vote. Toute publication d’une enquête d’opinion susceptible d’influencer l’opinion et d’altérer le scrutin est donc passible d’une amende de 75 000 euros, prévoit la loi votée en 1977 à ce sujet.
Et si cette règle vise en premier lieu les médias et la presse, il ne faut pas croire qu’être un simple internaute permet de s’en affranchir : en théorie du moins, cette interdiction s’applique à toute publication, y compris sur un blog ou un réseau social.
Pas de reprise de parole de candidats pour les médias audiovisuels
Le conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) estime que la veille et le jour du scrutin sont une « période de réserve », durant laquelle « les chaînes de télévision et les stations de radio peuvent diffuser des reportages sur le vote des candidats et des personnalités qui les soutiennent, tant qu’elles ne reprennent pas leurs propos », y compris sur leurs sites Web. La presse écrite, en revanche, n’est pas soumise à cette interdiction.
Radio Londres : attention, surtout cette année
C’est presque devenu une tradition : chaque dimanche électoral, sur les réseaux, le hashtag #RadioLondres fait son apparition. Derrière ce mot-clé, des tweets donnant de manière plus ou moins codée, et surtout plus ou moins fiable, des résultats électoraux ou des sondages « sortis d’urnes », en tout cas des chiffres présentés comme tels.
Si #RadioLondres n’a jamais été fiable, on pouvait y trouver, à partir de 18 heures, des chiffres correspondant à des estimations sondagières, et diffusés sur les médias étrangers francophones, qui ne sont évidemment pas soumis aux interdictions légales que nous connaissons en France.
En général, les médias clients des sondeurs reçoivent de premières estimations en toute fin d’après-midi, à partir de 18 heures environ. Mais cette année, les sondeurs doivent s’adapter à des fermetures plus tardives des bureaux, et n’enverront pas d’estimations avant 19 h 45. #RadioLondres n’aura donc rien à se mettre sous la dent…
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