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À La Une - témoignage

"Visez la tête": un après-midi en enfer sur la base afghane attaquée

L'assaut a duré cinq heures au moins.

 

Le président afghan, Ashraf Ghani, discute avec un rescapé du carnage commis par des talibans dans une base militaire du nord de l'Afghanistan, le 22 avril 2017. Presidential Palace /Handout via REUTERS

"Leur chef est entré, il a crié: +Visez la tête!+. J'ai sauté par la fenêtre, mes amis ont été tués", raconte samedi un soldat afghan de 19 ans, rescapé du carnage commis par des talibans dans une base militaire du nord.

Mohammad Qurban, originaire du Badakhshan (nord-est), suivait un entraînement sur la base du 209è Corps d'armée près de Mazar-è-Charif, a été blessé à la main et à l'abdomen dans l'attaque de sa base par une dizaine de talibans vendredi, à l'heure de la prière. L'assaut a duré cinq heures au moins.
L'AFP a rencontré samedi les blessés hospitalisés à l'hôpital civil de Mazar, mais la plupart sont gardés dans l'établissement de la base.

"J'étais dans une autre pièce près de la mosquée avec une quinzaine d'amis quand ils sont entrés" se souvient Mohammad. Il a pu fuir, mais ses compagnons ont eu moins de chance.
Zabiullah, 22 ans, se trouvait au réfectoire, autre cible privilégiée du commando avec la mosquée. "On était en train de déjeuner quand un camion a freiné devant nous avec quatre hommes habillés en soldats à son bord. Deux sont entrés et ont ouvert le feu. Les deux autres restés à bord ont commencé à tirer avec une mitrailleuse installée sur le toit".

Selon le récit d'un officier s'exprimant sous couvert d'anonymat, "c'était l'heure de la prière dans la mosquée de la base. Deux assaillants se sont faits exploser à l'intérieur. Les autres, équipés d'armes lourdes et légères, ont ouvert le feu".

"Quand je suis sorti de la mosquée, trois gars en uniforme dans un véhicule militaire tiraient sur tout le monde: ils avaient installé une mitrailleuse à la fenêtre", se souvient Mohammad Hussain, le bras et la jambe bandés.
Pour lui, "c'est évident, ils avaient des infiltrés dans la base, sinon comment auraient-ils pu entrer?".
"Il y a sept barrages à franchir à l'entrée. Nous, les gardes nous bloquent des heures si on n'a pas nos papiers. Ils avaient des armes, des vestes d'explosifs, quelqu'un les a aidés c'est sûr", renchérit sous ses draps son voisin de lit, Noorullah.

Selon le ministère de la Défense, un assaillant a été arrêté, deux se sont fait exploser, les autres ont été abattus.
Le bilan encore incertain fait état de dizaines de victimes, jusqu'à 130 à 150 tués selon plusieurs témoins.

 

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