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Ouganda

En Ouganda, le chef de l’opposition critique la loi anti-homosexualité

En Ouganda, le leader de l’opposition Kizza Besigye critique la loi qui durcit la répression contre les homosexuels signée lundi 24 février par le président Yoweri Museveni. Il est la première personnalité du pays non issue des défenseurs de la cause homosexuelle à critiquer la nouvelle législation.

Le leader de l’opposition ougandaise Kizza Besigye.
Le leader de l’opposition ougandaise Kizza Besigye. AFP PHOTO / ISAAC KASAMANI
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« L’homosexualité n’est pas occidentale, elle existe en Ouganda depuis bien avant tout contact étranger avec notre pays », a déclaré le chef de l’opposition, en réponse à l’un des arguments clefs des homophobes ougandais. Le président Yoweri Museveni lui-même a accusé l’Occident de tenter d’imposer l’homosexualité à son pays. Mais pour Kizza Besigye, la nouvelle loi sert principalement à détourner l’attention des Ougandais des vrais problèmes du pays

Parle-t-il au nom de son parti ? Certainement pas, car nombreux sont ceux au sein du Forum pour le changement démocratique qui soutiennent la nouvelle loi. Entre autres, Alice Alaso, secrétaire générale du parti. Jointe au téléphone par RFI, elle se réjouit qu’une loi soit entrée en vigueur qui « protégera les jeunes et les valeurs chrétiennes ».

Comme le souligne l’avocat des droits de l’homme John Francis Onyango, Kizza Besigye est bien seul. Et même s’il pense que celui-ci a agi pour plaire à la communauté internationale, l’avocat le dit courageux d’avoir osé critiquer ouvertement une loi soutenue par la grande majorité de la classe politique et de la population ougandaise.

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« Je pense que Kizza Besigye est courageux, car il est le seul parmi la classe politique ougandaise à avoir critiqué cette loi anti-homosexuelle. Mais ses propos n’auront sans doute pas beaucoup d’effet, car son parti a peu de représentants au Parlement, donc même s’il le voulait il ne pourrait pas faire changer la loi. En plus beaucoup des députés de son propre parti sont eux-mêmes homophobes ».

Une position d’autant plus forte que l’échéance électorale se rapproche en Ouganda : « Je ne pense pas que beaucoup de politiciens critiqueront cette loi à cause des conséquences que cela pourrait avoir sur leur carrière politique. Les élections législatives et présidentielles de 2016 approchent, et les Ougandais sont très homophobes. En plus, les chrétiens évangéliques extrémistes pourraient faire beaucoup de mal à des politiciens qui critiqueraient cette loi, en les déclarant sympathisants des homosexuels, ou homosexuels eux-mêmes », ajoute John Francis Onyango.

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