Permis d'armes contre pots-de-vin : scandale dans la police de New York

Le réseau a été démantelé grâce à la coopération de policiers impliqués.
Le réseau a été démantelé grâce à la coopération de policiers impliqués. © JOE SCARNICI / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP
Les pots-de-vin versés étaient de toutes sortes : argent liquide caché dans des magazines, soirées, vacances au Mexique ou aux Bahamas, prostituées, armes à feu. Quatre personnes ont été inculpées.

Policiers à la retraite, sociétés intermédiaires, un ex-procureur : les autorités new-yorkaises ont annoncé mardi le démantèlement d'un réseau qui permettait, y compris à quelques criminels patentés, d'obtenir des permis de port d'armes moyennant pots-de-vin.

Quatre personnes inculpées. Quatre personnes ont été inculpées dans cette affaire de corruption, a déclaré Joon Kim, procureur fédéral pour le district de Manhattan. Il s'agit de l'ancien numéro deux du département des permis de la police new-yorkaise, Paul Dean, qui avait pris sa retraite pour créer une société aidant à obtenir ces permis ; un policier qui travaillait avec lui, Robert Espinel ; un avocat et ex-procureur adjoint de Brooklyn, John Chambers ; et un ancien détective reconverti dans le rôle d'intermédiaire dans l'obtention de ces permis, Gaetano Valastro.

Vacances au Mexique, prostituées et armes à feu. Les pots-de-vin versés étaient de toutes sortes : argent liquide caché dans des magazines, soirées, vacances au Mexique ou aux Bahamas, prostituées, armes à feu. Ils permettaient de faire valider rapidement des demandes de permis qu'il faut généralement des mois pour obtenir. Au total, une centaine de permis ont ainsi été délivrés, y compris à des personnes au passé criminel "qui n'auraient jamais obtenu un tel permis sinon", a expliqué Joon Kim.

Moins d'un an après une autre affaire de corruption. Le réseau a été démantelé grâce à la coopération de policiers impliqués, qui ont accepté de plaider coupable moyennant la promesse de peines plus clémentes, a-t-il précisé. La police new-yorkaise avait déjà été éclaboussée par une affaire de corruption en juin 2016. Trois responsables avaient alors été épinglés, accusés d'avoir reçu depuis 2012 des milliers de dollars en voyages, repas ou bijoux, en échange de multiples "services" : suppressions de contraventions, escortes policières avec sirènes ou blocage de la circulation pour faciliter des déplacements, passe-droit pour assister à des défilés... L'un des policiers alors mis en cause, David Villanueva, travaillait dans le département des permis d'armes. Il fait partie des trois personnes ayant collaboré avec la police et qui ont permis les nouvelles inculpations annoncées ce mardi. D'autres inculpations pourraient suivre, le procureur ayant souligné que l'enquête n'était pas finie.