Affaire Fillon : la magistrate Eliane Houlette s'explique pour la première fois
Le procureur national financier, Eliane Houlette, répond pour la première fois aux critiques sur le traitement de l'affaire Fillon durant la campagne électorale.
Elle a la parole rare. Le procureur national financier Eliane Houlette s'exprime pour la première fois sur ses investigations dans le Penelopegate : "L'idée est que la justice doit être la même pour tous. Qu'elle doit s'appliquer de la même façon dans tous les cas. Nous n'avons pas pratiqué différemment dans cette affaire Fillon qu'à l'habitude", explique la magistrate dans un entretien paru vendredi dans La Voix du Nord.
"Nous nous sommes saisis de ce dossier après les révélations du Canard Enchaîné, et nous l'avons fait bien d'autres fois. Mon rôle n'est pas de fermer les yeux parce que les gens sont puissants. Ce n'est pas ma conception de la justice. Je n'ai même pas imaginé jouer un rôle dans la campagne... Je n'ai pas de sens politique", dit-elle.
"Pour les délits routiers, il y a des trêves?"
Mis en examen dans l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de son épouse, François Fillon, candidat de la droite éliminé au premier tour de la présidentielle, a, à plusieurs reprises, mis en cause l'indépendance de la justice dans son dossier en évoquant "un coup d'Etat institutionnel" contre sa candidature, venu "de la gauche" et piloté depuis l'Elysée par un "cabinet noir".
Interrogée sur l'idée d'une trêve judiciaire pendant les élections, avancée par certains politiques, Eliane Houlette s'emporte : "Une trêve? Mais c'est quoi une trêve judiciaire? Pour les délits routiers, il y a des trêves? Croyez-vous que la justice doive fermer les yeux dans ces domaines parce qu'on est en campagne électorale?" La magistrate réfute également l'image d'une femme "en mission" véhiculée par certains de ses détracteurs : "Je n'ai pas le sentiment d'être partie en croisade. Mais je suis attentive à notre indépendance. Le garde des Sceaux peut nous obliger à poursuivre, mais cela n'est jamais arrivé". En revanche, "personne ne peut nous obliger à classer" une affaire, précise-t-elle.
"Le but est d'inspirer confiance. Le citoyen doit se sentir protégé par la justice", résume Eliane Houlette, sans nier les difficultés de sa tâche. "Dans les périodes de bouillonnement, c'est vrai, toute la tension est sur nous. Mais les dangers sont pour l'enquête", dit-elle. "Nous sommes au coeur même de la société, nous ne l'oublions pas. D'ailleurs, dans la Déclaration des droits de l'Homme, tout est dit sur l'impôt, la contribution, et le devoir de traiter tous les hommes de la même façon", rappelle la patronne du PNF.
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