FN : Briois et Rachline visés par une information judiciaire pour propos haineux

Au tribunal de Bobigny, un juge d’instruction a été nommé pour faire la lumière sur des messages visant Stéphane Gatignon (UDE), le maire de Sevran, en Seine-Saint-Denis et postés par des élus du FN.

Henin-Beaumont (Pas de Calais), dimanche 23 avril 2017. Steeve Briois, le maire (FN) de la commune au soir de la qualification de Marine Le Pen pour le second tour de la présidentielle.
Henin-Beaumont (Pas de Calais), dimanche 23 avril 2017. Steeve Briois, le maire (FN) de la commune au soir de la qualification de Marine Le Pen pour le second tour de la présidentielle. LP/Guillaume Georges

    Les élus (FN) Steeve Briois et David Rachline seront-ils inquiétés par la justice pour des propos publiés sur leurs comptes Facebook ? Au tribunal de Bobigny, un juge d'instruction a été nommé pour faire la lumière sur des messages visant Stéphane Gatignon (UDE), le maire de Sevran, en Seine-Saint-Denis.

    L'élu de Sevran avait fait l'objet d'un déferlement de propos haineux après la diffusion d'un reportage diffusé sur M 6 consacré à l'islam et à la ville de Sevran après le départ de plusieurs jeunes pour la Syrie.

    Les messages diffusés par des internautes sur les comptes Facebook des deux leaders frontistes juste après la diffusion qualifiaient le maire de Sevran de « belle ordure à exterminer avec le reste », réclamaient la « démission du maire qui a vendu son âme aux mécréants salafistes, une petite bombe sur l'école le dimanche quand les responsables sont réunis. Et une bastos pour le maire ».

    Une plainte déposée en octobre par le maire de Sevran

    Une plainte a été déposée mi-octobre par Stéphane Gatignon, accompagnée de nombreuses captures d'écran. Le parquet de Bobigny a ouvert récemment une information judiciaire pour le délit de « provocation à la commission d'une atteinte à la vie ou à l'intégrité physique par moyen de communication au public par voie électronique ».

    Il estime qu'il existe « des indices graves et concordants » contre onze personnes, en tête desquelles Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont, désormais président par intérim du Front national, et David Rachline, sénateur-maire de Fréjus et directeur de campagne de Marine Le Pen. Sollicités, les deux intéressés n'ont pas donné suite.

    Jugé en octobre pour d'autres propos, tenus sur Twitter

    « Au delà de mon cas personnel, de tels agissements montrent une fois encore le vrai visage du Front national, celui de la provocation et de la division, instaurant dans notre pays un climat de haine dans lequel il est permis de s'attaquer et de menacer de mort des élus de la République », réagit Stéphane Gatignon, par ailleurs soutien d'Emmanuel Macron.

    Steeve Briois, qui est un proche de Marine Le Pen depuis son élection au premier tour à Hénin-Beaumont en 2014, a déjà soulevé la polémique pour des propos sur les réseaux sociaux. Il sera en effet renvoyé le devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour provocation à la haine raciale et diffamation raciale. Ce procès, qui se tiendra le 11 octobre prochain, fait suite à un tweet publié par l'élu frontiste le 23 novembre dernier dans lequel il déclarait : « La répartition des #migrants a pour conséquence l'explosion des agressions sexuelles, en Allemagne, en Suède, en Autriche, etc.. ».