Avec son rayon moyen de 6 371 km, la Terre est... globalement ronde. Car il faut compter sur la répartition inhomogène des masses, aussi bien en surface que dans les profondeurs de la croûte et du manteau. Les matériaux qui la composent sont plus ou moins denses, certaines parties du manteau sont plus épaisses que d'autres... autant de causes qui modifient localement le champ de gravité. Les mesures géodésiques réalisées ces dernières années montrent donc des bosses et des creux.
La Terre, planète active, change constamment de forme au cours du temps
Ainsi, si le mont Everest est bien le plus haut sommet du monde avec ses 8 848 mètres au-dessus du niveau moyen des mers, il n'est pas le plus éloigné du centre de la Terre. Il s'agit du Chimborazo (Equateur) qui, avec ses 6 268 m d'altitude, est à 6 384,4 km du centre de la Terre contre 6 382,6 km pour l'Everest. En cause, la forme renflée quand on s'approche de l'équateur. En outre, la Terre, planète active, change constamment de forme au cours du temps. "Lors du dernier maximum glaciaire, il y a 20 000 ans, plusieurs kilomètres de glace recouvraient l'Amérique du Nord et la Scandinavie, explique l'académicienne Anny Cazenave. Notre planète s'est déformée aux pôles sous le poids des glaces et les roches du manteau terrestre de ces régions ont migré vers l'équateur. Depuis, la fonte a occasionné ce qu'on appelle un rebond postglaciaire." Un peu comme une pâte à modeler se remet doucement dans sa position d'origine lorsque l'on cesse d'appuyer dessus, la croûte terrestre s'est soulevée dans les régions nordiques et les roches du manteau ont migré à nouveau vers les pôles. Résultat, la Terre est de moins en moins aplatie. Mais depuis une vingtaine d'années, l'aplatissement reste stable. Le responsable serait le réchauffement climatique, avec la fonte des glaces des calottes polaires (Antarctique et Groenland) qui redistribue les masses d'eau des pôles vers l'équateur, contrecarrant la diminution de l'aplatissement postglaciaire.