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Anciens résistants et déportés alertent contre le « risque mortel » de l’extrême droite

« Nous savons jusqu’où mènent l’intolérance et l’exclusion au pouvoir », ont-ils averti, dimanche, au camp des Milles, à l’occasion de la Journée du souvenir de la déportation.

Le Monde avec AFP

Publié le 30 avril 2017 à 17h45, modifié le 01 mai 2017 à 16h07

Temps de Lecture 1 min.

Inauguration du mémorial du camp des Milles, le 10 septembre 2012.

Une semaine avant le deuxième tour de l’élection présidentielle, résistants et déportés de la seconde guerre mondiale lancent un appel contre l’extrême droite. La France ne peut pas prendre le « risque mortel » de voir un parti extrême accéder au second tour du scrutin, ont affirmé, dimanche 30 avril, trois figures de la Résistance et de la déportation, dans un appel solennel lu au camp des Milles (Bouches-du-Rhône).

« Nous avons appris durement à reconnaître les visages et les masques de l’exclusion et de la haine », ont écrit trois anciens internés du site mémorial dans un texte lu par son président, Alain Chouraqui, à l’occasion de la Journée du souvenir de la déportation.

« Comme nous reconnaissons les petits calculs, les colères dévoyées ou les aveuglements qui permettent le pire. Aujourd’hui, malheureusement, par-delà les mots et les faux-semblants, nous les reconnaissons bien dans notre pays », ont poursuivi Denise Toros Marter, déportée à 16 ans à Auschwitz, Sidney Chouraqui, engagé volontaire de la France libre, et le colonel Louis Monguilan, résistant, déporté au camp de Mauthausen.

« Nous savons bien que tous ceux qui sont attirés par les extrêmes ne sont pas eux-mêmes des extrémistes. Mais ce fut le cas aussi pour beaucoup de Français ou d’Allemands séduits un moment par Pétain ou Hitler dont ils n’imaginaient pas les horreurs futures. »

« Nous avons connu les “diables ordinaires” »

« Nous ne supportons pas l’idée que les héritiers des politiques antirépublicaines que nous avons connues puissent à nouveau exercer et détourner le pouvoir républicain. (…) C’est aujourd’hui l’extrémisme nationaliste qui risque de conquérir le pouvoir dans notre pays, et qui présente donc le danger le plus immédiat pour nos libertés et pour l’unité de notre peuple », ont-ils prévenu.

« Peu importe que l’on nous accuse de diabolisation. Car nous avons connu les diables ordinaires qui peuvent préparer l’enfer. Nous savons jusqu’où mènent l’intolérance et l’exclusion au pouvoir. Nous en connaissons la dynamique meurtrière. »

« Pour notre pays, pour les valeurs de la République, pour nos enfants et petits-enfants, ce risque mortel ne peut pas être pris », ont-ils conclu.

Le camp des Milles, près d’Aix-en-Provence, est le seul grand camp français d’internement et de déportation encore intact. Il abrite aujourd’hui un musée et un mémorial, engagé dans la lutte contre l’extrémisme.

Le FN contraint de quitter l’hommage aux déportés à Saint-Nazaire

La présence du Front national a été dénoncée, dimanche 30 avril, par plusieurs participants de la cérémonie en hommage aux victimes et héros de la déportation. « Je ne ferai pas de discours, mais juste dire que la présence du Front national, ici, est une honte et une insulte à nos amis disparus. Je vous demande de sortir », a déclaré Christiane Cabalé, ancienne résistante de 93 ans et déportée à Ravensbrück, selon le journal Ouest France.

Ils ont dû quitter le salon de la mairie alors que des applaudissements saluaient la déclaration de Mme Cabalé. La même tension s’était exprimée quelques minutes plus tôt à l’extérieur, devant la stèle commémorative.

Le Monde avec AFP

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