Présidentielle 2017 : 32 personnalités s'engagent pour le second tour

LE PARISIEN MAGAZINE. Ils sont chercheurs, auteurs, entrepreneurs... A dix jours du vote final, 32 personnalités de la société civile prennent la parole. La plupart d’entre elles se préparent à voter Macron. Pas forcément par adhésion.

    On l'a beaucoup dit, cette campagne a été marquée par des silences, des absences. Celles des artistes, traditionnellement engagés aux côtés des candidats depuis la présidentielle de 1974. Celles aussi de personnalités éminentes qui n'ont pas souhaité s'afficher dans cette campagne incertaine, riche de candidats atypiques, relativement pauvre en projets ambitieux.

    Un front républicain spontané

    « Je glisserai un bulletin dans l'urne au second tour, car je suis contre l'abstention et le vote blanc. Le programme d'Emmanuel Macron ne me satisfait absolument pas, mais je voterai pour lui sans une seconde d'hésitation. Mon objectif : faire barrage à Marine Le Pen, car le danger de l'arrivée au pouvoir du Front national est bien plus important encore que ce qu'on nous laisse envisager. Sitôt après le second tour, je serai dans l'opposition, qui sera bien représentée par Jean-Luc Mélenchon, que rejoindra, je l'espère, Benoît Hamon. »

    « J'appelle à voter pour Emmanuel Macron car il porte en lui des germes de modernité et de renouvellement. Comme Justin Trudeau (le Premier ministre du Canada, NDLR), il est pétri de valeurs positives. Sa victoire va permettre le renouvellement de la classe politique, et nous sommes maintenant dans l'attente de voir les visages de la société civile auxquels il va faire appel. Emmanuel Macron sera le président d'une France ouverte, inclusive et généreuse, qui donne une chance à tous les Français et à ceux qui veulent le devenir. Une France du rassemblement, unie et fière de sa diversité, en opposition à une France du renfermement et de la haine. »

    « Je voterai Emmanuel Macron au second tour. Même si, dans son discours, il a plaidé pour que l'on vote POUR lui, alors que je pense qu'il faut voter CONTRE Marine Le Pen. Comme disait Albert Camus, il ne faut pas refaire le monde, mais empêcher qu'il se défasse ! C'est exactement ce qui se joue là. J'entendais le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, résumer le choix ainsi : soit la règle d'or (l'austérité budgétaire imposée par Bruxelles et chère à Macron, NDLR), soit la peste brune. Quoi que l'on pense du programme ou de la personnalité d'Emmanuel Macron, il faut hiérarchiser les risques. Le Pen et Macron, ce n'est pas pareil ! Avec lui, dans cinq ans, nous serons encore en démocratie. Je ne suis pas sûr que ce sera le cas avec madame Le Pen. Enfin, il est dangereux de dire que la victoire d'Emmanuel Macron est certaine et que ce n'est donc pas la peine de voter pour lui, de lui donner trop de voix et un blancseing. C'est l'inverse qu'il faut faire. D'abord parce que si tout le monde se dit ça, Le Pen peut passer. Ensuite parce que Macron doit gagner haut la main ! Il faut écraser le Front national et envoyer un signal fort à l'Europe et au monde en leur prouvant que nous balayons les nationalistes. »

    « Je vais voter pour Macron, le seul homme politique français qui ait compris la nature de ce qu'on vit aujourd'hui : le développement foudroyant des technologies NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives, NDLR), de l'intelligence artificielle... Celles-ci imposent de faire des réformes profondes. Sinon, nous irons vers un monde plus inégalitaire avec un énorme fossé entre ceux qui maîtriseront les technologies du futur et les autres, complètement largués. Cela n'a rien de surprenant : en tant qu'entrepreneur hightech humaniste, je n'ai pas un profil à voter pour les casseurs d'Europe et les populistes simplificateurs. »

    « Je voterai Macron, tout d'abord parce que je suis profondément européen. Ça fait sept-huit ans que je m'intéresse beaucoup aux questions liées à l'Europe. Face à la Chine et à la Russie, on doit avoir une volonté forte d'intégration européenne. Marine Le Pen propose un anti-programme. Avec elle, c'est l'enfermement de notre pays. On est obligé d'avoir des partenariats plus forts, et elle n'a aucune logique dans ce sens. Ensuite, on est aujourd'hui face à une révolution industrielle, et j'ai la volonté de voir notre pays repartir. Mon choix est donc porté par une vision moderne. »

    « Je voterai sans aucune hésitation pour Emmanuel Macron, comme j'aurais voté pour tout candidat opposé au Front national.C'est un vote pour dire que notre pays ne doit pas tomber aux mains du FN, qui est un parti dangereux, xénophobe, anti-européen, et menace les plus fragiles. Mais ce vote en faveur d'Emmanuel Macron n'est pas un blanc-seing. Nous continuerons à nous battre pour nos valeurs et notre histoire. »

    « Je vais voter Macron car, grâce à lui, nous faisons une révolution sans barricades. Cet homme nous fait entrer dans une nouvelle société de façon pacifique. Il est le seul à avoir compris que les moyens de production ont changé. Il nous apporte des idées neuves, casse les castes et les clans. Cet ovni tombé de je ne sais quelle lune nous entraîne dans une aventure extraordinaire. Avec lui, nous pourrons faire barrage à Marine Le Pen, qui incarne le repli sur soi et la haine de l'autre. Il mettra de la lumière pour dissiper le brouillard. »

    « Ouf, on va échapper au Brexit et à Trump ! J'ai voté Macron au premier tour et je voterai pour lui au second, les deux fois pour empêcher Marine Le Pen d'accéder au pouvoir. Je suis quand même très inquiet de voir que, cette fois, l'accession du FN au second tour n'affole personne. Les gens ne sont plus dans la rue, mais sur les plateaux télé. Ce parti, national et socialiste, est désormais planté dans notre paysage comme la tour Eiffel. J'espère donc que les Français vont se mobiliser pour lui barrer la route, car je ne pense pas que ce soit gagné d'avance pour Macron. Il peut y avoir entre les deux tours un événement – tel un acte terroriste... – qui change la donne. »

    « Je voterai Emmanuel Macron car son programme social libéral me convient assez bien. Il propose un bon équilibre entre la promotion de l'entrepreneuriat et la défense des travailleurs pour répondre aux difficultés économiques auxquelles sont confrontés les Français. Comme lui, je suis pro-européen. Emmanuel Macron fait également une priorité nationale de l'éducation, qui est selon moi un liant essentiel pour une société travaillée par les tensions extrêmes. Sur le plan médical, c'est le seul candidat qui a pris le temps de me recevoir, en personne, pendant une heure et demie, pour comprendre les enjeux de la procréation médicalement assistée et de son ouverture à toutes les femmes. »

    « J'ai été surpris, et même extrêmement déçu, de voir Marine Le Pen qualifiée pour le second tour de la présidentielle. Je crois en mon pays, j'ai les Français en très haute estime. Si le discours du FN a été entendu, c'est d'abord parce que les autres partis politiques n'ont pas été à la hauteur. Depuis des années maintenant, à droite comme à gauche, ils font le jeu des extrêmes : c'est elle qu'ils voulaient affronter au second tour pour être sûrs de gagner. Calculateurs et stratèges, ils ne se sont pas adressés aux vraies gens, n'ont pas défendu le bien commun. C'est irrespectueux. Maintenant, je le dis haut et fort, il ne faut pas aller vers le discours de la haine et de la division porté par Marine Le Pen. Regardez les Etats-Unis : depuis que Donald Trump est élu, on assiste à une montée de l'antisémitisme, du racisme et de la violence. Les gens affirmant qu'ils n'iront pas voter croient être à l'abri de cette violence, mais Marine Le Pen met en danger le vivre ensemble. S'abstenir au second tour de cette présidentielle revient à ne pas faire de choix entre deux visions de société, à laisser croire qu'elles sont semblables. Rien n'est plus faux. Voter Macron, c'est pour moi, et je l'espère pour les autres, une évidence. Il faut s'opposer au projet de Marine Le Pen et construire ensemble, avec nos différences, le bien commun. »

    « Le programme de Marine Le Pen est radicalement incompatible avec les principes et les valeurs de la République, et celles que France Terre d'Asile défend. Il va à l'encontre du droit d'asile, du droit de vivre en famille et de la notion essentielle du droit du sol. Et à titre personnel, je m'engage auprès d'Emmanuel Macron, car il a notamment su dire non à la déchéance de nationalité et apporter son soutien à Angela Merkel sur la question des migrants. Il porte des valeurs qui sont conformes à l'engagement de ma vie. »

    « J'ai voté pour Macron, dès le premier tour, et je ferai évidemment de même au second. Pas seulement pour faire barrage à Marine Le Pen, mais aussi parce que le programme de Macron est le plus proche de mes idées (je suis un libéral de gauche), et le plus à même, me semble-t-il, de réussir à peu près. La France va mal : chômage de masse, tensions sociales et communautaires, blocages innombrables... Cela fait des années que je rêvais d'un gouvernement d'union nationale, seul capable de réussir des réformes difficiles et nécessaires. Hélas ! Ni la gauche ni la droite n'en voulait. Eh bien voilà : Macron a réussi ce coup de maître de faire l'union nationale à lui tout seul. Chapeau ! J'ajoute que, sur les onze candidats du premier tour, il était le seul à être résolument pro-européen, et que c'est pour moi une question décisive. Enfin, il renouvelle considérablement la vie politique. Je ne crois pas du tout que le clivage droite - gauche soit dépassé. Mais il y a des moments, dans l'Histoire, où ces deux camps peuvent et doivent travailler ensemble. Ce fut le cas, en France, pendant la Résistance et à la Libération. C'est le cas aujourd'hui, face à la crise et à la mondialisation. "Ni droite ni gauche", cela m'a toujours paru une sottise. "Et droite et gauche", en revanche, c'est parfois nécessaire, et c'est ce qu'Emmanuel Macron a compris. Il a eu de la chance, mais aussi beaucoup de culot, de lucidité, d'intelligence, de talent... Il sera notre prochain président de la République. Souhaitons-lui d'obtenir, à l'Assemblée nationale, la majorité qu'il mérite ! »

    « Je vais voter pour Emmanuel Macron. Il représente pour la France un inconnu désirable, souhaitable, un peu inquiétant, mais c'est une page originale qui va s'ouvrir pour notre pays. Je n'ai pas voté pour lui au premier tour, mais l'arbitrage est facile à faire entre le Front national – qui représente un inconnu traumatisant, très inquiétant, guère opérationnel sur le plan économique, financier et européen –, et le projet d'Emmanuel Macron, aussi flou soit-il pour l'instant. Sa personnalité est un plus. Il ne se montre pas sympathique par opportunisme politique, il l'a toujours été. »

    « Je suis présidente de l'association L'Avenir pour tous, qui défend l'inscription de la filiation biologique dans le droit français. Aujourd'hui, nous appelons tous les électeurs qui se sentent concernés par ce combat, qui est la pierre angulaire de la société, à glisser un bulletin "Filiation 2017" dans l'urne (ce qui sera compté comme un vote nul, NDLR). Pourquoi faire barrage à Marine Le Pen si elle défend la restauration de la filiation ? Or c'est dans son programme, mais pas dans sa profession de foi. »

    « Je vote Emmanuel Macron pour deux raisons. D'abord pour contrer Marine Le Pen, qui représente à mes yeux le pire pour l'avenir de la France. Il est inenvisageable d'élever mes enfants dans un pays totalement replié sur luimême, gouverné par le déclinisme et la haine, et où je suis persuadée qu'on vivrait un déferlement de violence terrible. Mais je vote aussi par adhésion. La jeunesse, la modernité d'Emmanuel Macron – également fervent défenseur de l'égalité des hommes et des femmes – donneront un nouvel élan à la France, qui est actuellement enlisée dans une forme de grand pessimisme. Je suis maman de deux enfants, la deuxième est née il y a tout juste une semaine. Je veux y croire, ne pas sombrer. La France a des atouts, il faut les mettre en avant. Emmanuel Macron le fera. »

    « Tous les démocrates doivent voter Macron. Ce peut être un vote d'adhésion, mais cela doit, au moins, être un vote de refus. Le pouvoir ne doit pas être pris par un parti comme le Front national, qui est dangereux à double égard : par son programme mais aussi par son histoire. Il ne faut pas oublier qui sont les hommes qui ont créé le FN. Ce sont des traîtres à la France qui, pour certains, ont fait allégeance au régime de Vichy, se sont engagés dans la Waffen SS... Or Marine Le Pen n'a jamais renié cette histoire. Quand elle fait sa sortie sur la rafle du Vel d'Hiv, c'est pour donner des gages à ses électeurs qui se reconnaissent dans cette histoire. »

    « Il est évident que je voterai pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle. J'ai été séduit par son désir de ranimer le projet européen, par sa volonté de dépasser le clivage gauche-droite, par son ambition d'impliquer davantage la société civile dans la vie politique et par sa volonté de rétablir la confiance entre la société et la politique. Ce sont des directions qui me semblent cruciales pour l'avenir de la France, et je pense qu'il fera un excellent président pour ces raisons en particulier. Concernant Marine Le Pen et le Front national, je pense qu'il s'agit d'un vote de défiance et de révolte. Il est important de s'attaquer aux causes plutôt qu'aux symptômes, et donc d'améliorer le quotidien des plus démunis en France, et restaurer leur confiance. »

    « J'ai souvent l'occasion de poser mes valises dans des petits villages. Et je tombe régulièrement sur des agriculteurs qui votent Marine Le Pen. Là, je ne comprends pas. Si on revient au franc – comme le propose la candidate frontiste –, cela va être très compliqué pour eux de vendre leur marchandise aux quatre coins de l'Europe ! Le 7 mai, je voterai Emmanuel Macron. Je me fiche que son programme soit flou. Charles de Gaulle n'en avait pas vraiment non plus quand il est arrivé au pouvoir, en 1958. Les deux ont un point commun : la vision d'un avenir moins sombre pour notre beau pays. Ça, j'y adhère. Et puis, quel incroyable charisme ! Je croise Macron régulièrement et, croyez-moi, quand il vous serre la main, vous avez l'impression d'être la personne la plus importante de la pièce. Cela va nous servir quand il représentera la France à l'international. »

    « Je ne suis pas d'accord avec le programme de Marine Le Pen. Ce n'est pas en se crispant sur soi qu'on y arrivera. Notre identité n'est pas gravée dans le marbre. Elle est vivante, dynamique, humaniste, ouverte sur le monde et soucieuse de la dignité. Attiser le feu et caresser les bas instincts de l'homme ne mènera à rien. Dans un état laïque, on ne peut pas s'emparer des questions religieuses comme d'un outil pour brocarder autrui. Faisons confiance à la jeunesse et à la fougue d'Emmanuel Macron. Il porte une responsabilité historique, il ne doit pas nous décevoir. »

    « J'avais annoncé dans Le Parisien, le 12 septembre 2016, que je soutiendrais Emmanuel Macron dès lors qu'il serait candidat ! Je n'ai pas changé d'avis et je voterai pour lui le 7 mai. J'avais la conviction que les Français choisiraient quelqu'un hors du système, et j'avais prédit dès le début les finalistes. Pourquoi Emmanuel ? Il est le plus à même de moderniser et de réformer le pays sans brutalité, et surtout, en prenant le parti de l'intelligence. »

    « Je vais voter pour Emmanuel Macron parce qu'il a complètement nettoyé le paysage politique. Depuis des décennies, les deux grands partis en place, le PS et LR, échouent ; je ne vois pas pourquoi ils se représenteraient impunément à chaque fois. Ce « ni droite ni gauche » de Macron me plaît. Et puis, surtout, c'est un homme de culture. Quelqu'un de lettré. En cela, il me rappelle Georges Pompidou (qui fut la plume du général de Gaulle, NDLR). Il était agrégé de lettres, grand amateur de poésie, et a donné son nom au Centre Beaubourg... Emmanuel Macron a le même goût pour les lettres et les arts. »

    « La victoire de Macron est parfaitement en ligne avec ce que je défends depuis longtemps, l'entrée dans la postmodernité. C'est-à-dire la fin des partis politiques traditionnels, au fonctionnement vertical, au profit d'organisations horizontales du type de celle d'En Marche ! Macron est le parfait prototype postmoderne car il est un éternel adolescent, n'a pas de projet mais ce qu'il appelle une vision et est fidèle au mot de Charles Péguy, qui disait "tout commence en mystique et finit en politique". Je voterai pour lui au second tour car le FN, c'est l'enfermement et la fermeture nationaliste. »

    « Je suis écoeurée après cette campagne déplorable, qui renvoie une image pathétique de la France. Notre pays est capable de produire les meilleurs vins du monde mais incapable de mener une campagne qui fasse rêver, c'est honteux. Il est évidemment hors de question que je vote pour Marine Le Pen, cela va à l'encontre de ma façon de penser. Le problème, c'est qu'Emmanuel Macron ne trouve pas grâce à mes yeux non plus. Son âge, formidable atout, devrait lui permettre d'emmener toute la jeunesse et de soulever les foules tout en apparaissant comme le gendre idéal. Pourtant, je le trouve fade, sans saveur ni charisme, avec un programme flou. Je lui laisse encore une chance de me séduire avec une idée géniale, sinon je m'abstiendrai, comme je l'ai fait au premier tour. »

    « Il est évident que je vais voter Macron, et des deux mains. Ce garçon a quelque chose de très intéressant : l'optimisme, le sourire, l'absence d'agressivité. Comparé au rictus carnassier et à la haine de l'autre individu (Marine Le Pen, NDLR), cela fait beaucoup de qualités. Il est émouvant dans sa candeur, sa gentillesse, ce qui est tellement rare dans ce truc d'ego qu'est la politique. Voter Macron, c'est voter contre la nostalgie et pour la transmission. Place aux jeunes ! »

    « Voter est la seule manière de changer les choses. Je me suis engagée avec "Et toi, tu votes ?", une websérie pour inciter les jeunes à remplir leur devoir citoyen. C'est secret, mais là, au second tour, je vais évidemment mettre un bulletin Macron pour barrer la route au Front national. Dans les quartiers, les jeunes ne sont pas insensibles au risque Marine Le Pen. Mais le problème, c'est la désaffection générale par rapport à ce qu'ils estiment être une mascarade de campagne politique. Beaucoup se demandent à quoi bon ? C'est à cette question qu'il faut répondre. »

    « Il y a bien longtemps que je n'ai plus voté pour quelqu'un. Maintenant, je vote contre. En politique, il faut savoir choisir entre deux inconvénients. Je préfère donc largement l'inconvénient Macron, c'est pour lui que je voterai. Benoît Hamon n'a pas su rassembler, Jean-Luc Mélenchon n'a pas pu. Je regrette vivement que l'union de la gauche n'ait pas eu lieu, mais l'urgence absolue, aujourd'hui, c'est de battre le Front national. Pour moi, le FN n'est pas un parti, mais un gang, avec lequel, comme vous le savez, j'ai eu souvent maille à partir : six procès contre Jean-Marie Le Pen, un contre sa fille, que j'ai tous gagnés. »

    « Je ne crois pas que Marine Le Pen soit raciste et antisémite. J'ai observé avec intérêt le parcours de dédiabolisation de son parti, qu'elle a conduit. Mais elle n'a pas pu aller au bout, sans doute à cause d'une partie de son entourage, puisqu'elle n'a jamais changé le nom du FN, qui demeure fondé sur les valeurs de son père. Je voterai donc Macron, Macron, Macron qui devra réussir à tout prix à apaiser notre pays et faire reculer le vote extrémiste : quand on additionne les voix de Le Pen, Mélenchon et des petits partis radicaux, il avoisine les 50 % ! »

    « Je voudrais dire aux électeurs du Front national que je comprends leur vote de colère. Mais je les invite à ôter le maquillage dont le FN s'est tartiné ces dernières années. Voter pour Marine Le Pen, c'est aussi voter pour son entourage. Or, au FN, il y a des fascistes, des racistes, des xénophobes et des antisémites. Si elle est élue, ces gens-là auront des responsabilités au gouvernement. Voter Emmanuel Macron, ce que je ferai à titre personnel, c'est voter pour le changement et pour le renouvellement, c'est donner sa chance à quelqu'un qui fait bouger les lignes. C'est aussi éviter à la France d'être perçue par le monde entier comme un pays fasciste et raciste, ce que les Français ne sont pas. Il faudra se souvenir, lors des législatives, de tous ces politiques qui n'ont pas eu le courage, au soir du premier tour, d'appeler explicitement à voter Macron. Je pense à Laurent Wauquiez, à Martine Aubry et à Jean-Luc Mélenchon, bien sûr. »

    « Je vais voter pour Emmanuel Macron, même s'il défend un libéralisme que je n'aime pas. Je vais voter car je sais qu'avec lui, je pourrai continuer à dire non, à descendre dans la rue manifester lorsque je ne suis pas d'accord. Marine Le Pen, c'est la fin de la démocratie, une xénophobie assumée, la fin des libertés. Je vais voter car l'abstention est quelque chose qui me révolte quand tant de gens se sont battus pour que l'on puisse s'exprimer, que tant d'autres sont rendus muets par des dictateurs. »