La Grèce est parvenue à un accord préliminaire avec ses créanciers qui devrait ouvrir la voie à des discussions sur la réduction de sa dette, a annoncé mardi 2 mai le ministre des finances grec, Euclide Tsakalotos.
Jugé « équilibré et viable » par le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos, le texte représente une avancée majeure dans les discussions entre le gouvernement de gauche d’Alexis Tsipras, l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI).
3,6 milliards de coupes
Pour convaincre ses créanciers, le gouvernement a toutefois dû accepter de légiférer par avance des économies supplémentaires de 3,6 milliards d’euros pour 2019, année d’élections législatives, et 2020.
Outre des réformes du marché du travail et de l’énergie, ces mesures consistent en une quatorzième diminution des retraites, de 9 % en moyenne, et une énième hausse d’impôts, y compris sur les très faibles revenus, par l’abaissement du seuil d’imposition annuel à 5 900 euros. Le premier ministre a toutefois obtenu de prendre parallèlement des mesures anti-pauvreté et de relance d’un montant équivalent.
« Fumée blanche »
Les négociations entre la Grèce et ses créanciers sur la revue du dernier plan d’aide, commencées en octobre, auraient dû se conclure en décembre. Mais elles avaient pris du retard, principalement en raison de dissensions entre l’Union européenne et le FMI sur les objectifs d’assainissement budgétaire.
« Il y a eu de la fumée blanche, a dit Euclide Tsakalotos à des journalistes. Les négociations sur un accord technique ont été conclues sur toutes les questions (…). La voie est désormais ouverte pour des discussions sur l’allégement de la dette. »
Vers un accord sur la dette
Une réunion des ministres des finances de la zone euro doit valider l’accord le 22 mai. Mais il écarte dans l’immédiat le risque d’un retour de la crise grecque, qui avait ébranlé l’euro en juillet 2015. Le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a même discerné le début de la fin de la purge infligée au pays surendetté depuis 2010, en échange de trois programmes de prêts.
« Il faut maintenant que tous les partenaires parviennent à un accord sur la question de la dette grecque dans les prochaines semaines », a renchéri M. Moscovici. L’économie défaillante du pays est toujours en quête de relance. Le taux de chômage y caracolait en janvier à 23,5 %, contre une moyenne à 9,5 % pour la zone euro, d’après les statistiques d’Eurostat publiées mardi.
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