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C'est une révolution ! À partir du 15 juin 2017, les frais d'itinérance mobile vont disparaître au sein de l'Union européenne. Les appels, les SMS et l'accès à Internet seront décomptés, pour tous les citoyens européens où qu'ils voyagent en Europe, comme s'ils étaient dans leur pays membre d'origine. Et contrairement à la libre circulation des personnes ou à la monnaie unique, cette levée des frontières téléphoniques s'applique dans toute l'UE, et en même temps.
Ce basculement vers un modèle ouvert, dans lequel l'espace télécom européen existe enfin, est un véritable bouleversement, pour les particuliers comme pour les professionnels (sans oublier les opérateurs...). Un Français qui voyage en Finlande, à 2 500 kilomètres de chez lui, ou à Chypre, à 3 000 kilomètres, verra donc ses appels décomptés de son forfait français, au lieu de découvrir à son retour une facture exorbitante. Pas étonnant que, pour la Commission européenne, la fin des frais de roaming (itinérance) soit « le » dossier qui doit enfin faire aimer l'Europe à tous les Européens !
Qu'est-ce qui va changer ?
Le système téléphonique européen est à l'image de l'Union : complexe. Chaque pays membre a ses opérateurs, ses forfaits, et même lorsqu'un opérateur est présent dans plusieurs pays, il n'y propose pas les mêmes offres. « Lorsque vous vous rendez à l'étranger et que vous téléphonez, envoyez des SMS ou naviguez sur Internet en utilisant votre téléphone portable ou un autre appareil mobile muni d'une carte SIM de votre pays, c'est de l'itinérance : l'opérateur de votre pays rémunère l'opérateur du pays étranger pour l'utilisation de son réseau », explique la Commission européenne sur son site.
« À partir du 15 juin 2017, quand vous utiliserez votre appareil mobile alors que vous êtes en déplacement dans l'UE, vous paierez le même prix que quand vous vous trouvez dans votre pays », ajoute Bruxelles. « Par exemple, si vous avez, dans votre pays, un forfait mensuel comprenant un certain nombre de minutes d'appel et de SMS et un certain volume de données, tous les appels émis, les SMS envoyés et les données consommées lorsque vous vous rendrez dans un autre pays de l'UE seront déduits de ce forfait comme si vous étiez chez vous, sans frais supplémentaires », précise encore la Commission.
Réservé aux « déplacements ponctuels »
Attention toutefois, il ne s'agit pas de mettre en concurrence tous les opérateurs européens : impossible pour un Français de souscrire un forfait particulièrement bon marché à l'étranger dans le seul but de profiter en France de ce service moins cher. « Les opérateurs de réseau mobile doivent fournir les services d'itinérance au tarif national à leurs clients qui résident habituellement dans l'État membre où ces opérateurs sont établis, ou qui ont, avec cet État membre, des liens stables, lors des déplacements ponctuels de ces clients dans l'Union », précise Bruxelles. « Si nécessaire, les opérateurs peuvent demander à leurs clients de produire une preuve », ajoute encore la Commission.
L'exécutif européen travaille sur ce dossier depuis plus d'une décennie, avec le soutien du Parlement européen et du Conseil européen (les chefs de gouvernement). Depuis l'entrée en vigueur des premières restrictions de tarification pour les opérateurs, entre 2007 et 2012, le prix des appels et des SMS en itinérance a baissé de 92 %, et le prix d'Internet en itinérance de 96 %. Preuve que les utilisateurs apprécient : le volume de données consommées par les Européens en déplacement dans l'UE a dans le même temps été multiplié par 100.
Pour rappel, la liste des 28 pays membres de l'UE est : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni (avant sa sortie programmée dans les prochains mois), Slovaquie, Slovénie et Suède.
Merci à un lecteur de répondre à la question de savoir si la disparition de ces frais d’itinérance laisse penser que l’on pourra téléphoner (gratuitement pour ceux qui ont un forfait) de n’importe quel pays européen si la zone d’appel ou de réception est couverte par un réseau étranger.
@Petit Géo @Davy Crockett & @jeanmich : comme vous le savez les Suisses ont fait le choix de s'isoler. Pour le moment, cela les laisse hors de la zone de libre communication européenne, mais faisons-leur confiance pour s'y faufiler lorsqu'ils y trouveront un intérêt économique. Ce qui est sûr c'est que pour le moment, le monde entier (diplomates, banquiers, etc. ) vient payer toute l'année des frais d'itinérance hallucinants aux opérateurs suisses.
@toungous06 : vous supposez que les parlementaires européens paient eux-mêmes leurs frais d'itinérance, ce dont je doute fort... ; )
Question d'un frontalier : Pourquoi ne pas obliger la Suisse dans une telle négociation, alors que la même Suisse bénéficie de l'échange Erasmus ?
C'est quoi l'Europe ?
Alors ne nous étonnons pas de la poussée des Extrémistes.