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Le très haut débit des campagnes avance lentement, mais sûrement

Les zones rurales bénéficient encore peu du déploiement de la fibre optique en France. Les grands opérateurs télécoms ont enfin décidé de les prendre en compte.

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Chantier mobile, pose de fourreaux pour le passage du réseau de fibre optique, installation internet rapide ADSL dans les campagnes

Par Fabienne Schmitt

Publié le 30 avr. 2017 à 16:39

Après les grandes villes, le très haut débit se déploie dans les campagnes. Vendredi, Stéphane Richard, le PDG d’Orange, s’est ainsi spécialement déplacé en Loire Atlantique pour signer un contrat de déploiement de la fibre dans les zones rurales du département. 108.000 prises de cette technologie qui va remplacer l’ADSL, vont y être disponibles pour les particuliers et les entreprises, d’ici fin 2021.

En médiatisant l’événement dans l’entre deux tours de la présidentielle, Orange veut montrer qu’il est actif dans ces zones, qui représentent 43% de la population. Le sujet est très politique : la fracture numérique alimente les rancoeurs en région. Or, « fin 2016, seules un peu plus de 800.000 prises ont été déployées dans les campagnes, ce qui est encore est faible par rapport aux 7,5 millions de prises au total », souligne Antoine Darodes, directeur de l’Agence du numérique, en charge du plan Très haut débit lancé par le gouvernement. « Mais on prévoit une accélération forte dans les prochains mois avec plus de 2 millions de prises, avant la fin 2018. »

Aujourd’hui, les principaux acteurs de la fibre des campagnes, ce sont d’abord les petits opérateurs télécoms : Axione (filiale de Bouygues), Altitude Infrastructure et Covage, en tête. Ce n’est que depuis un peu plus d’un an, que les grands opérateurs s’y intéressent. Pragmatiques, ceux-ci leur préféraient les grandes agglomérations, plus rentables.

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Pour les attirer, il a été décidé que ces réseaux des campagnes, qu’on appelle les RIP (réseaux d’initiative publique), soient financés par l’Etat, les collectivités territoriales et de plus en plus, aussi, des fonds d’investissement. «Orange accélère dans les RIP, après avoir déployé beaucoup dans les zones denses et moyennement denses, affirme Pierre Louette, DG délégué de l’opérateur. On a un budget de plusieurs centaines de millions consacré au rural. » Orange a ainsi remporté les RIP de l’Auvergne ou encore de la Bretagne, et SFR ceux de l’Eure-et-Loire ou de l’Isère. Bouygues Telecom vient tout juste de se lancer, Free est absent. Mais à ce stade, les deux premiers n’y totalisent respectivement que 20% et 15% de parts de marché.

Effort supplémentaire

Une fois les réseaux déployés, il faut commercialiser des offres très haut débit au grand public et aux entreprises. SFR, gérant de RIP, met des équipements télécoms à la disposition des petits opérateurs pour qu’ils puissent commercialiser la fibre. Orange, qui refusait de le faire jusqu’ici, se dit désormais prêt à lui emboîter le pas.«C’est une avancée significative, qui s’est faite sous la poussée des collectivités qui pour certaines refusaient, pour cette raison, d’attribuer des RIP à Orange », commente Etienne Dugas, président de la Firip, qui fédère les industriels des RIP. L’opérateur a notamment perdu deux RIP emblématiques : l’Alsace et les Hauts de France.

Etienne Dugas réclame cependant un effort supplémentaire. «Orange, fournisseur d’accès internet, ne commercialise ses offres fibres sur un RIP tiers que dans les zones où il perd de la part de marché en ADSL, regrette-t-il. Je ne leur jette pas la pierre, ils n’ont pas d’obligation de service public sur la fibre. » « On sera de plus en plus clients dans les RIP », promet Pierre Louette, rappelant qu’Orange l’est déjà « pour 48 % des prises commercialisables. »

Ce dernier s’agace de voir Orange régulièrement taxé de s’appuyer sur son ancien monopole pour déployer la fibre sur tout le territoire, plus vite que ses concurrents. «Je constate que SFR, Free et Bouygues Telecom prévoient d’avoir autant de prises fibre que nous en 2022, soit 20 millions, pointe-t-il. Le mécanisme du cofinancement fonctionne donc à plein et Orange n’est pas le gorille qui écrase des ouistitis plaintifs. » L’Arcep, le régulateur des télécoms, a justement engagé une consultation à l’issue de laquelle il compte dire, cet été, si Orange doit être régulé sur la fibre, ou pas.

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