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Une résistante de 93 ans expulse deux militants du FN d’un hommage aux déportés

Christiane Cabalé, ancienne résistante, prend la parole lors de l'hommage aux déportés à Saint-Nazaire, le 30 avril 2017.

Christiane Cabalé, ancienne résistante, prend la parole lors de l'hommage aux déportés à Saint-Nazaire, le 30 avril 2017. - Capture d'écran Twitter

Deux militants du Front national ont été contraints par une ancienne résistante à quitter un hommage aux déportés, dimanche matin à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique.

A Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) dimanche matin, deux militants du FN ont été contraints de quitter une cérémonie rendant hommage aux victimes de la déportation, relate Ouest-France. Christiane Cabalé, une ancienne résistante et déportée à Ravensbrück de 93 ans, s’est dite "offusquée" de leur présence et leur a demandé de quitter les lieux.

"Je n’aime pas faire de discours. Je voudrais vous dire que je suis offusquée, je suis profondément troublée de voir que des gens du Front national se permettent de venir à cette cérémonie. Pour moi, c’est une insulte. (...) On ne peut pas supporter ça. Si vous êtes encore là, vous n’avez pas votre place, je vous demande de vous en aller, honte à vous", a exigé sans trembler l'ancienne résistante.

Gauthier Bouchet, conseiller municipal Front national de Saint-Nazaire, ainsi qu’un autre militant frontiste, ont alors quitté les lieux.

"Au départ, je voulais remercier tous les amis qui étaient venus et puis d’un seul coup, la colère m’est montée à la tête. Je leur ai demandé de s'en aller. Ils n'ont pas leur place dans une cérémonie sur la déportation, alors qu'ils crient partout que ça n'a pas existé", explique-t-elle à Franceinfo.

Peu avant la cérémonie, des altercations avaient déjà eu lieu avec les militants. Roger Ducastel, fils de déporté, et Guy Texier, du Comité du Souvenir de la Résistance en Loire-Inférieure, les avaient déjà invités à quitter un lieu "où ils n’ont pas leur place", rapporte Ouest-France.

"Une insulte à la mémoire des déportés"

"Je leur ai dit que leur présence était une insulte à la mémoire de tous les déportés", développe Guy Texier pour Franceinfo. "Ils sont les héritiers de la milice de Darnand, qui aidait la Gestapo."

Des militants du Parti communiste avaient même déployé une banderole: "Le FN n’a aucune légitimité à saluer la mémoire des victimes du fascisme. Qu'il dégage".

Mais ce n’est que devant Christiane Cabalé que les représentants du Front national ont tourné les talons, pour ne pas "faire de peine à une déportée", se justifie Gauthier Bouchet sur Twitter.

L’ancienne résistante en a profité pour inciter les Français à "faire attention au bulletin de vote": "Même si ce ne sont pas vos idées, ce n'est pas grave, c'est contre eux qu'il faut faire barrage. Quand elle [Marine Le Pen] va fermer les frontières, la France n'en aura plus pour longtemps", craint-elle sur Franceinfo

Liv Audigane