Paris : grosse colère chez les guides touristiques

Une partie des 80 guides-conférenciers parisiens employés par la société City Wonders vont manifester leur colère en se rassemblant au Louvre. 

 Illustration. Ce mercredi, les guides-conférenciers parisiens employés par la société City Wonders seront en grève pour dénoncer leurs conditions de travail.
Illustration. Ce mercredi, les guides-conférenciers parisiens employés par la société City Wonders seront en grève pour dénoncer leurs conditions de travail. LP/Faustine Leo

    Les guides-conférenciers parisiens se rebiffent… et c'est une première dans la capitale, où affluent chaque année des millions de touristes pressés de découvrir les plus beaux monuments parisiens. Ce mercredi, une partie des 80 guides employés par la société City Wonders, une entreprise basée à Dublin (Irlande) qui emploie des conférenciers sous le statut d'autoentrepreneurs dans les grandes capitales européennes, seront en grève et se rassembleront, à l'Arc du Carrousel du Louvre, pour informer passants et touristes des raisons de leur colère.

    Et elles sont nombreuses : non seulement, à la fin de l'année dernière, City Wonders a décidé de revoir à la baisse les conditions de travail et la grille tarifaire, mais, face au mécontentement des guides, sa réaction a été « violente », dénoncent-ils : « la société a tout simplement décidé de mettre fin à sa collaboration avec plusieurs d'entre nous, et a procédé à de nouveaux recrutements. Plus encore, récemment encore, City Wonders faisait travailler au Louvre des personnes non titulaires de la carte professionnelle. Sans interlocuteur en France, sans statut salarié, recevant nos plannings par intranet, nous sommes en pleine ubérisation du tourisme culturel, et nous assistons à la précarisation du métier de guide-conférencier ».

    Raphaëlle guide confirmée et titulaire de la carte professionnelle, travaille pour City Wonder depuis 2014. Comme beaucoup de ses collègues, elle a plusieurs employeurs, d'autant que la période touristique s'étend d'avril à octobre, seulement, et déplore qu'on lui demande de « travailler plus pour gagner moins » : « Il faudrait, notamment, que nous soyons sur le lieu de la visite une demi-heure avant qu'elle commence… Mais sans être rémunéré, ce qui grève notre disponibilité pour d'autres employeurs. Sur 2 000 € mensuels (NDLR : sur sept mois) de chiffre d'affaires avec City Wonders, je vais perdre, pour ma part, entre 500 € et 1 000 €. Certains de mes collègues y laisseront plus de plumes encore », s'agace-t-elle. Autre crainte des guides touristiques : que l'exemple de la société, tentaculaire, et récemment devenue numéro un en Italie, inspire d'autres entreprises qui pourraient, à leur tour, se mettre à pratiquer le même type de management.