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L'homme accusé d'avoir supervisé les négociations de Lafarge avec Daech en Syrie... était candidat FN
Jean-Claude Veillard accusé chez Lafarge d'avoir supervisé les négociations du cimentier avec Daech en Syrie était présent sur la liste FN à Paris en 2014.

L'homme accusé d'avoir supervisé les négociations de Lafarge avec Daech en Syrie... était candidat FN

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Directeur sûreté chez Lafarge, Jean-Claude Veillard est accusé d'avoir chapeauté les négociations avec Daech en Syrie jusqu'en septembre 2014, afin de maintenir en activité un site du cimentier dans le nord du pays. L'intéressé apparaît au même moment, lors des dernières municipales, sur les listes du FN à Paris, révèle Mediapart ce mercredi.

Dans l’affaire "Lafarge en Syrie", on connaissait déjà le nom de Jean-Claude Veillard. Directeur sûreté du groupe à Paris, celui-ci apparaît en effet comme l’un des responsables français à avoir été directement informé de la situation sur place, autrement dit des négociations avec Daech qui ont permis au cimentier français de maintenir sa production dans le nord de pays. Ce qu'on ne savait pas en revanche c'est que l'intéressé avait été au même moment l’un des candidats du… Front National, à Paris, lors des dernières élections municipales. En cinquième position derrière la tête de liste Wallerand de Saint-Just. C'est ce que révèle Mediapart ce mercredi 3 avril.

Une candidature particulièrement embarrassante alors que Marine Le Pen promet de "mettre à genoux" le terrorisme islamiste, contrairement à ses adversaires qui ne se seraient emparés du sujet, selon elle, que trop tardivement. Ce "poison de tous les instants", "ce poison terrible du terrorisme islamiste, je le dénonce depuis que j'ai lancé ma campagne, j'en ai parlé seule pendant longtemps dans le désert…",déclarait-elle encore le 19 avril dernier à Marseille, à quelques heures du premier tour de l’élection présidentielle.

"Une affaire personnelle"

Contacté par Mediapart, Jean-Claude Veillard a quant à lui botté en touche. Son engagement au FN ? "Il s’agit d’une affaire personnelle et privée", a-t-il réagi. Et de conclure : Si j’avais été l’adjoint de Mélenchon ou d’un socialiste, cela ne vous aurait pas intéressé, j’en suis sûr." Également sollicité, Wallerand de Saint-Just, n’a pas "donné suite".

La question mériterait pourtant des éclaircissements car c’est précisément pendant la période où Lafarge faisait du business en Syrie avec, entre autres, l'Etat islamique - comme l’a d’ores et déjà reconnu le groupe - que Jean-Claude Veillard a été désigné cinquième sur la liste du candidat Wallerand de Saint-Just, du Rassemblement Bleu Marine, à Paris...

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne